Jean-Jacques Birgé (avatar)

Jean-Jacques Birgé

Compositeur de musique, cinéaste, écrivain, etc.

Abonné·e de Mediapart

3870 Billets

2 Éditions

Billet de blog 5 novembre 2025

Jean-Jacques Birgé (avatar)

Jean-Jacques Birgé

Compositeur de musique, cinéaste, écrivain, etc.

Abonné·e de Mediapart

Ça commence à faire beaucoup

Je ne sais pas comment ça ce fait, mais exactement 73 ans après ma naissance mon anniversaire tombe aussi un mercredi. D'après ce que je comprends, il retombe le même jour de la semaine tous les 11 ans, 6 ans ou 5 ans, selon la répartition des années bissextiles. Chaque année, le jour de la semaine d’une date donnée avance de +1 jour sauf les années bissextiles +2...

Jean-Jacques Birgé (avatar)

Jean-Jacques Birgé

Compositeur de musique, cinéaste, écrivain, etc.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Je ne sais pas comment ça ce fait, mais exactement 73 ans après ma naissance mon anniversaire tombe aussi un mercredi. D'après ce que je comprends, il retombe le même jour de la semaine tous les 11 ans, 6 ans ou 5 ans, selon la répartition des années bissextiles. Chaque année, le jour de la semaine d’une date donnée avance de +1 jour sauf les années bissextiles +2. Détail qui ne rentre pas en ligne de compte entre 1901 et 2099, les années bissextiles étant simplement divisibles par 4 (sauf les années séculaires, divisibles par 100, car le calendrier grégorien a un cycle de 400 ans après lequel tout se répète exactement). Donc calculant le décalage total, cela donne 55 années normales ×1 + 18 années bissextiles ×2 = 55 + 36 = 91 jours (13 semaines) qui est multiple de 7, et voilà ! Depuis mes débuts dans la vie j'ai toujours aimé les mercredis et le chiffre 7, allez savoir pourquoi...


Arrivé là, je répondais récemment que mon activité principale est de faire la musique bizarre et que étonnamment j'en vis depuis plus de cinquante ans. Comme c'est le jour des chiffres je peux ajouter que cet article porte le numéro 6012, mais qu'il ne tient pas compte de ceux que j'ai écrits pour des journaux, des magazines et autres supports. Sur le site des disques GRRR, on trouvera 106 albums (83 sont sur Bandcamp), 1752 pièces en écoute libre dont 1346 inédites, soit 202 heures (plus de 8 jours non-stop !). Ajoutez des milliers de représentations, les quelques films que j'ai réalisés, les centaines de compositions pour des films, des CD-Roms, des expos, des sites Internet, la radio, mes romans, des images, des installations, les travaux en tant que designer sonore, l'enseignement, et on comprendra pourquoi j'ai besoin de pense-bête pour me souvenir. Mon Blog m'est évidemment très utile grâce à son champ de recherche. Dans la pratique j'oublie ce que j'ai fait une semaine après qu'un projet est terminé. J'ai sans cesse besoin de remettre le compteur à zéro, histoire de retrouver l'innocence de mes débuts. Et pour commencer je fais des listes. Mon côté obsessionnel est pratique et rassurant, mais je n'en suis tout de même pas au stade de l'Homme aux rats, étudié par Freud, qui ne pouvait pas ouvrir un livre sans compter les points ni passer devant un arbre sans compter les feuilles. Tout est affaire d'équilibre, ou plus exactement du déséquilibre qu'il s'agit de contrebalancer. Mon travail, comme la vie en général, est une marche sur le fil, et j'espère bien ne pas arriver de l'autre côté avant encore un bon nombre d'années !


À part ces comptes d'apothicaire, le plus important à mes yeux, ce sont les amitiés et les amours. J'ai cette chance d'avoir de vrais ami/e/s et d'aimer aujourd'hui autant que j'ai aimé et que je fus aimé, si ce n'est plus. Elles et ils ont fait de moi une meilleure personne et il reste du boulot pour pouvoir continuer à me regarder sereinement dans la glace. Enfant, je rêvais de changer le monde, du moins d'y participer, qu'il soit meilleur, plus clément et pour toutes et tous. Chacun/e en porte la responsabilité. Je n'ai jamais baissé les bras, malgré des résultats très douloureux pour la majorité d'entre nous ! Mais nous ne sommes que de minuscules éphémères aux pouvoirs très limités. En levant la tête vers les étoiles je me rends compte de la vanité de l'espèce humaine. À l'échelle du cosmos nous comptons pour rien. C'est ce rien que je fête aujourd'hui, ce rien que nous faisons durer, autant que possible en le partageant tendrement.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.