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Billet de blog 7 avril 2025

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Pique-nique au labo 4 et Le violon dingue sur Bad Alchemy

Décidément Rigobert Dittmann n'en rate pas une. À savoir qu'il chronique systématiquement chaque nouvel album du label GRRR sur la revue Bad Alchemy, qu'il soit exclusivement sur Internet (Bandcamp et drame.org) ou qu'il paraisse sous la forme d'un vinyle ou d'un CD. Chaque fois je traduis tant bien que mal son allemand fleuri !

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Décidément Rigobert Dittmann n'en rate pas une. À savoir qu'il chronique systématiquement chaque nouvel album du label GRRR sur la revue Bad Alchemy, qu'il soit exclusivement sur Internet (Bandcamp et drame.org) ou qu'il paraisse sous la forme d'un vinyle ou d'un CD. Chaque fois je traduis tant bien que mal son allemand fleuri !
J'en profite pour signaler que le site drame.org est accessible en toute sécurité malgré les annonces googlesques, mais que je m'attèle à le rénover pour qu'il soit bientôt en https.


Ce n'est que depuis 2023 - BA 120ff - que JJB est à nouveau présent dans la revue ; comme lui, sa musique et ses rencontres musicales le méritent. Il y contribue d'ailleurs lui-même, outre sa présence en ligne sur Bandcamp, avec des sorties physiques sur GRRR : « Le 100e anniversaire (1951-2052) » (GRRR 2030), « Pique-nique Au Labo » (GRRR 2031/32, 2020), « Pique-nique Au Labo 3 » (GRRR 2036, 2023). Et maintenant, pour le 50ème ANNIVERSAIRE des disques GRRR, « Pique-nique Au Labo 4 » (GRRR 2039), compilation “Best of” de ses meetings du 11 juillet 2023 au 8 décembre 2024, colorée par le design graphique d’Étienne Mineur. Avec Emmanuelle Legros - trompette, percussions & Matthieu Donarier - sax ténor ; Hélène Duret, clarinette, clarinette basse, voix & Rafaelle Rinaudo - harpe électrique ; Isabel Sörling - guitare électrique & Maëlle Desbrosses - contrebasse ; Bruno Ducret - violoncelle, guitare, cosmic bow, voix & Olivia Scemama - ukulélé basse électrique ; Mathias Lévy - violon & Antonin-Tri Hoang - synthétiseur, percussion ; Maëlle Desbrosses - percussion, appeau, alto & Fanny Meteier - tuba, voix ; Fabiana Striffler - violon, harmonica & Léa Ciechelski - sax alto ; Hélène Duret - clarinette basse & Alexandre Saada - piano et Catherine Delaunay - clarinette & Roberto Negro - piano, tube harmonique. Les quatre premiers en toute intimité et dans le cadre de l'exquise hospitalité de Birgé, les autres devant un public de choix au Studio GRRR. Des paysages sonores et oniriques, spontanément surréalistes, d'après les “Oblique Strategies” de Brian Eno & Peter Schmidt (1, 3, 4, 7), ou bien poussés par des images de Neo Rauch (2), du « Codex Seraphinianus » de Luigi Serafini (6) ou “Une fourchette” d'un livre de photos de Gabriel Bauret & Grégoire Solotareff (9), de la musique entendue aléatoirement par un spectateur et décrite verbalement (5) ainsi que des titres de livres comme, dans notre cas, « Wem die Stunde schlägt » (8). [BA 128 rbd]


Pendant que l'on se remémore ainsi le passé, après « Les déments », il y a déjà du nouveau avec « Le violon dingue » (17 mars 2025, en ligne). À savoir une suite de miniatures instantanées avec la violoniste au son de rêve FABIANA STRIFFLER, compagne de jeu à Berlin d'Aki Takase, Daniel Erdmann, Karsten Hochapfel, Embryo Meets the World, etc. Créé le matin, avec traitement en temps réel de JEAN-JACQUES BIRGÉ, mixé l'après-midi : “Jaco”, “Le petit pois”, “Pluie de fer”, “Doppelgänger”, “Firmament”, “Claquettes”, “Brume”, “Metal”, “Harmonica”, “L'heure du crime”. Enchaînements de traits baroques ou romantiques exacerbés par le processing en staccato. Ou sous la forme de sauts et rebonds piquants, électroniquement fondus en cascades astucieuses. Les sons sont déformés, tremblants, avec des glissandos juteux auxquels Striffler oppose des traits énergiques - en vain. Elle hante Schubert et Heine, plonge dans le crépuscule, mijotant dans le bouillon, claquant des sabots, pétillante. Après de nébuleuses harmoniques, elle se transforme en furie métallique, mais redevient romantique, un voile flottant. Et pour finir, tombent des gouttes de sang, les nerfs palpitent et une rythmique d’acier écrase l'ébauche de regrets douloureux. Ils ont terminé la journée à la Philharmonie de Paris, où étaient joués « Un survivant de Varsovie » de Schönberg et la 13e symphonie « Babi Yar » de Chostakovitch. [BA 128 rbd]

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