L'homme évolue dans un monde immense et dense, un monde qui lui semble infini, immuable. Pour s'y inscrire malgré tout, il a recours à des conventions, vaines tentatives qui visent à mettre le monde à sa portée et à l'organiser. La Terre devient ainsi une mappemonde qu'il tient dans sa main. Les distances sont traduites par des systèmes d'échelles, et tout ce qui nous entoure et nous atteint peut être nommé, contrôlé. L'art joue avec ces conventions, peut-être pour en dévoiler une part d'absurdité, sans doute pour révéler la dualité qui oppose notre perception réduite du monde à sa véritable nature. L'art se fait messager et nous permet de naviguer de l'un à l'autre avec plus de douceur. Une possibilité d'harmonie est perceptible.
Pas question de dévoiler la suite. Venez vous laisser surprendre. L'installation monumentale Voir & Mouvoir est particulièrement interactive. Le son y a toute sa place. La seconde photo dévoile d'ailleurs un piano préparé avec système de poulies caché sous le lycra. L'enthousiasme de cette grande équipée est communicatif. En partant, Raymond me glisse une petite phrase lue sur un mur du quartier du Panier à Marseille où il vient de livrer Méditerranées, l'exposition inaugurale de Marseille Provence 2013 : "L'éducation ne consiste pas à gaver les enfants, mais à leur donner faim"...