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                    Le Musée du Quai Branly est toujours facteur de rêves. On ne s'en lasse pas et les expositions temporaires poussent à y revenir souvent. On commence ou on finit par traverser le jardin sauvage conçu par Gilles Clément dont les feuillages disparaissent la nuit pour être envahi de tubes de lumière colorée. Jusqu'au 18 janvier c'est Amazônia qui occupe l'espace en escargot du rez-de-chaussée. L'exposition a le mérite de mélanger les collections historiques et des œuvres contemporaines.
 
     
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                    Je suis pourtant déçu par le choix des objets et surtout par la scénographie qui ne rend absolument pas l'émotion que procure la forêt amazonienne. D'un côté les œuvres anciennes viennent presque toutes du Musée et on en connaît la plupart, d'ailleurs il en reste d'autres parfois plus intéressantes en haut dans les merveilleuses collections permanentes, et d'un autre côté la sensation que quiconque a vécue en pénétrant la moindre forêt, et pas seulement amazonienne, n'y est pas du tout. Conséquence, l'ensemble ressemble à un accrochage de pièces épinglées, sans aucune âme ni profondeur, d'autant que, pour la plupart, les œuvres contemporaines ne sont pas mémorables. Si l'on n'a pas l'habitude de ce musée, la visite vaut tout de même le coup, mais, sinon, l'exposition semble un projet fade qui n'a pas coûté grand chose en rassemblant des objets parmi les collections permanentes selon une thématique passe-partout.
 
     
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                    Par contre, on en profitera pour grimper tout en haut sur les mezzanines où sont exposés Le fil voyageur raconté par l'artiste textile américaine Sheila Hicks (91 ans) et Monique Lévi-Strauss (99 ans), sociologue spécialisée dans l'histoire du textile... Et une autre, scénographiée par Studio Formule, sur la photographe iranienne basée à Melbourne Hoda Afshar qui entreprend une lecture critique des photographies issues des collections du musée, réalisées par le médecin-psychiatre Gaëtan de Clérambault au Maroc entre 1918 et 1919 dans un contexte colonial. Le psychiatre est connu pour ses études sur l'érotomanie liée aux drapés et au textile, à ses chamailleries avec le jeune Lacan et pour la mise en scène de son suicide qui m'a rappelé la fin du fabuleux film Falbalas de Jacques Becker, bien que les motivations et le protocole soient différents.
 
     
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                    Déçu aussi que l'exposition Musika Automatika de Junior Mvunzi ne soit pas accessible lors de notre visite, je prends quelques photos des instruments de musique montrés à Amazônia, ici un hochet aray et une trompe latérale hohinty, brésiliens comme la plupart de ce qui est exposé. Enfin, puisque le cylindre magique, que Madeleine Leclair m'avait permis de visiter en 2007, est dans le noir, j'achète quelques jouets musicaux pour mon petit-fils à la boutique en sortant.
 
                 
             
            