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Billet de blog 3 septembre 2015

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L'entreprise contemporaine, entre autonomie et obéissance

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Pour la rentrée de septembre sur RH-Info, Patrick Bouvard nous a proposé un billet intitulé : « La subordination mal comprise ». Rien à voir avec le contexte scolaire. Il s'agit d'entreprise. Dans son cheminement de réflexion, il suggère que la subordination est un incontournable de toute organisation. Il nuance cependant avec la tentation autoritaire sur laquelle déraperaient bon nombre "de nos entreprises".

Dans les relations humaines, dans la pratique managériale, dans la conduite de projet, comme dans l'intervention de médiateurs, les notions d'obéissance et d'autonomie sont clé. Aussi, je cite le propos de Patrick Bouvard sur la définition de l'obéissance :

« une attitude de l'esprit, une disposition intérieure à percevoir, écouter, comprendre ce qui est dit, interdit, éventuellement demandé par un autre, sans que cette disponibilité ait pour soi-même un relent d'infantilisation, de soumission, de dépendance dans le respect de l'interdit ou l'exécution de la tâche demandée. Cette obéissance n'est pas du tout antinomique avec la liberté et l'autonomie, et conditionne aussi la manière avec laquelle l’individu disposera du commandement qui lui sera éventuellement confié vis à vis d'autres personnes. Ainsi l’obéissance peut-elle être une force, une disposition à servir un bien commun. »

Fin de citation. Je ne peux m'empêcher de penser à cette idée défendue par certains selon laquelle le conflit aurait du bon. Ici c'est l'obéissance. Ne serait-ce pas une ré-écriture a contrario de la servitude volontaire, dont on doit le discours à Etienne de la Boétie ? Alors, ne serait-ce pas une redéfinition complaisante, voire opportuniste, vis-à-vis de l'entreprise, de l'obéissance ?

Obéissance et subordination 

Certes, nous pouvons convenir d'une nouvelle définition pour un grand nombre de mots. Certes. Mais en attendant, obéir signifie « se soumettre à la volonté d'un tiers » ; obéir c'est se plier et ceux qui utilisent le verbe n'attendent rien d'autre en terme de comportements ; obéir, c'est agir pour celui qui commande, sans marge d'improvisation quant aux moyens ou/ et la fin ; obéir, c'est appliquer des règles, se conduire en conformité, c'est s'incliner face à une autorité ; obéir, ce n'est pas de l'infantilisation, non-non, c'est sûr, obéir, c'est de la servitude. Obéir, ce n'est pas réfléchir, c'est se soumettre en taisant jusqu'à sa pensée. Lire la suite =>

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