Je viens vers vous ce soir car j’imagine que votre désarroi doit être immense après les aveux terribles de Jérôme Cahuzac, un ami de longue date, un compagnon de route, un ministre qui défendait avec autant de conviction et de rigueur votre ligne politique. Comment en effet ne pas souffrir à vos côtés face à une telle duplicité ? Comment ne pas se sentir trahi en tant que citoyen de notre belle république exemplaire par cet homme qui présentait toutes les garanties requises pour exercer la fonction de ministre du Budget ? Comment pouvait-on imaginer un tel comportement de la part d’un responsable qui avait toujours privilégié l’intérêt général quand tant d’autres pantouflent et font fructifier les relations nouées dans les cercles du pouvoir ? Jérôme Cahuzac ne pouvait être suspecté, c’était l’image même de la probité et du désintéressement. Faut-il qu’il soit diabolique pour qu’il ait réussi à vous berner, Monsieur le Président, vous si clairvoyant, si lucide, et disposant je suppose de relais d’informations nombreux et sophistiqués ?
Non, vraiment, comme vous, je suis très en colère ce soir et je tenais tout simplement à vous dire que cette affaire ne remet absolument pas en cause toute l’estime et le respect qui vous sont dus. D’ailleurs, Monsieur le Président, vous le savez bien, aucun évènement, quel qu’il soit, n’est susceptible de rompre le pacte de confiance entre le Président et son peuple dans la Vème République.