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Billet de blog 2 octobre 2014

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L'ingratitude de la droite

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Ce n'est pas facile de renier ses engagements, ce n'est pas facile pour un président socialiste de mener une politique de droite qui puisse satisfaire les entrepreneurs et museler ses adversaires politiques. On connaît la célèbre phrase de Churchill « Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre ! »

Aujourd'hui François Hollande perd sur tous les tableaux. Le basculement du Sénat vers la droite extrême n'est que la suite logique d'un parcours qui ressemble de plus en plus à une descente aux enfers. F Hollande récolte le déshonneur mais il a aussi la guerre avec tous les tenants d'une libéralisation à outrance qui ont beau jeu de critiquer une politique qui sera toujours trop socialiste à leurs yeux. Tout se passe comme si cette présidence était un formidable appel d'air pour une opposition démagogue et extrêmiste qui n'en finit pas de profiter des faiblesses d'un Président qui amène son camp de défaite en défaite. La surenchère est désormais permanente dans un environnement contraint et dominé par l'idéologie néolibérale.

La France n'en finit pas de sombrer à droite.

Avec le retour sur le devant de la scène médiatique de N Sarkozy, les promesses les plus débridées ressurgissent sous les applaudissements d'une coterie irresponsable et amnésique. La proposition de revenir sur l'interdiction de l'exploitation des gaz de schiste - qui d'après les caciques de l'UMP est "une source de gain de compétitivité" - est la dernière en date et elle a immédiatement entraîné une réaction outragée de Ségolène Royal : « tant que je serai ministre de l’Ecologie, il n’y aura pas d’exploitation de gaz de schiste en France ; tout doit être dirigé vers l’économie d’énergie et les énergies renouvelables. » : Fort bien, mais un ministre de l'Ecologie pèse peu face aux traités internationaux. La position du gouvernement est en réalité fragile, voire hypocrite, car le respect de notre environnement - et la sauvegarde de notre modèle social- suppose une volonté politique forte et une cohérence qui sont absentes du pacte de responsabilité et des négociations menées à l'international avec nos partenaires extérieurs. En bon libéral, F Hollande fait confiance au marché et à l'émulation d'une saine concurrence pour redresser la situation économique. Il appuie et plaide pour une conclusion rapide du traité TAFTA car cette future zone de libre-échange représente des opportunités supplémentaires pour le monde des affaires. La fermeté de Ségolène Royal en l'absence de relais élyséen est donc de pure forme, il s'agit plus d'une posture de communication pour calmer les inquiétudes légitimes des populations concernées que d'un engagement assuré. Sur le fond du dossier, la ministre de l'écologie serait considérablement affaiblie en cas de validation des traités internationaux souhaités par son Président. Quel meilleur cheval de Troie pour l'exploitation des gaz de schiste en France que le traité TAFTA, voire le traité CETA, entre l'UE et le Canada, signé le 26 septembre dernier par les négociateurs européens et canadiens (qui doit maintenant être entériné par les parlements nationaux) ? Comme d'habitude, ce serait la faute à personne ou plutôt à l'Europe. Dans ce domaine, notre voisin allemand se montre moins complaisant et moins libéral que nous : le ministre allemand de l'Economie, le social-démocrate Sigmar Gabriel, a ainsi déclaré jeudi 25 septembre devant les députés du Bundestag: "Nous devons essayer de renégocier. (...) Le chapitre sur la protection des investissements n'est pas acceptable en l'état aux yeux de l'Allemagne"

Du côté français, on attend en vain la moindre réticence. Non, décidément, les gens de droite ne reconnaissent pas suffisamment les mérites de F Hollande. Ce sont vraiment des ingrats car notre président travaille tous les jours pour eux et s'emploie pourtant à leur assurer une alternance tranquille.

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