Comme lors des rassemblements d’ opposants à des projets écocidaires - comme celui de l’A69 qui vient d’ailleurs de bénéficier d’une nouvelle subvention de la communauté Castres Mazamet d’un montant de 2,5 millions d’euros - auxquels participent des écoterroristes membres des Soulèvements de la terre ou d’Extinction Rébellion, tous présumés coupables de dégradations, il y aura bientôt davantage de forces de l’ordre que de manifestants pour les journées de mobilisation à l’appel de l’intersyndicale. Les grèves perlées s’essoufflent et paraissent impuissantes à bousculer un ordre établi qui prend de plus en plus une tournure policière.
A quoi bon manifester quand on sait que l’on sera ignoré, méprisé, voire réprimé ?
Depuis l’épisode des Gilets jaunes, Il s’agit désormais pour le gouvernement de dissuader toute velléité de blocage, de trouble à l’ordre public pouvant entraîner une gêne, une perturbation pour la vie économique ou plus grave, une attaque des lieux de pouvoir.
Il y a bien sûr les mots de Bruno Retailleau qui, non content d’annoncer à chaque fois une mobilisation exceptionnelle des forces de l’ordre (ce qui devient la règle et non pas l’exception) en donnant les chiffres des agents sur le terrain, déploie une volonté évidente de dramatiser ces journées en prévoyant systématiquement l’arrivée de hordes de casseurs et de dangereux débordements. . . Braves gens, vous êtes prévenus ! Mais il y a aussi un étalage spectaculaire de l’arsenal répressif pour encadrer les défilés. Depuis les manifestations des Gilets jaunes ou de Sainte Soline (entre autres) à l’occasion desquelles les forces de l’ordre purent démontrer tout leur savoir-faire, la force de dissuasion policière s’exhibe avec beaucoup d’ostentation. Là aussi, le bon peuple est averti : il fui faut rester sage en manifestant car tout trouble à l’ordre public sera immédiatement et impitoyablement réprimé. La dérive répressive du macronisme ne faiblit pas mais au contraire s’affermit et accompagne la crise démocratique. Autour des défilés de manifestants, le déploiement policier est de plus en plus impressionnant, les parcours sont bien balisés avec toute une armada de véhicules de police et de fourgons de CRS, bourrés jusqu’au trognon de cranes rasés, tous bien caparaçonnés et munis de leur attirail guerrier qui ne semble pas souffrir des restrictions budgétaires.
La macronie s’assure de la totale impuissance des manifestations écologiques et sociales à bouleverser le cours des choses.
Et les travailleurs syndiqués ou non, chômeurs, retraités, étudiants, défilent donc bien sagement dans un périmètre contraint.
Faites un petit tour en ville pour vous calmer les nerfs mais surtout ne bloquez rien, ne perturbez rien !
Ces manifestations soigneusement encadrées jouent donc un rôle d’exutoire, un peu comme les promenades à l’air libre dans les prisons.
Il est vrai que le monde de Macron ressemble de plus en plus pour celles et ceux qui ne sont rien à l’univers carcéral.