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Billet de blog 4 avril 2015

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Valls et l'union des droites

Manuel Valls a fêté le 31 mars le premier anniversaire de sa nomination à Matignon après une défaite majeure du camp socialiste aux élections départementales, et rien ne change : sa politique est la bonne et elle est approuvée par les français, « il n’y aura pas de changement de cap ».

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Manuel Valls a fêté le 31 mars le premier anniversaire de sa nomination à Matignon après une défaite majeure du camp socialiste aux élections départementales, et rien ne change : sa politique est la bonne et elle est approuvée par les français, « il n’y aura pas de changement de cap ». Un projet de loi Macron 2 est prévu pour cet été car, dans le domaine économique, comme le rappelle Emmanuel Macron, qui a sans doute le souci du travail soigné, « il faut accélérer les réformes  », « il faut abattre les cloisons pour relancer l’activité en France ».

Le Premier ministre  est  décidément à la tête d’un gouvernement d’union nationale qui veut rassembler les élus du PS et de l’UMP derrière la bannière de l’entreprise. Les citoyens, au sortir des urnes, se rendent compte qu’ils sont, une nouvelle fois,  dépossédés du peu de pouvoir de régulation et de contrôle constitué par leurs bulletins de vote.  Les grandes orientations économiques, sociales et environnementales sont fixées et ne seront plus débattues ; elles résultent d’ailleurs le plus souvent de volontés ou de circonstances extérieures sur lesquelles nos hommes politiques n’ont pas véritablement prise (comme par exemple la parité entre le dollar et l’euro ou la baisse des cours du pétrole).

Au-delà des rivalités électorales qui sont, au niveau national, bien davantage affaires d’ambition et de pouvoir que le reflet de réelles divergences politiques, les dirigeants de l’UMP et du PS partagent une vision commune du progrès et de la société. Il ne peut y avoir de prospérité sans croissance, de croissance sans compétitivité, de compétitivité sans compétition, finalement de société sans dominant et dominé, sans pauvreté et sans exclu.  Cette connivence de fait est illustrée cette semaine par la réaction concertée d’un certain nombre de  « grands élus » d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées   - comme les appelle le journal  Sud-Ouest -  face à l’avis négatif rendu par la Commission d’enquête publique au sujet des lignes LGV vers Toulouse et l’Espagne.  Les présidents de Région, Alain Rousset  et Martin Malvy ( PS), et ceux d’Agglomération, Jean-Luc Moudenc et Alain Juppé (UMP) ont publié un communiqué commun pour déplorer l’avis de la Commission : « A l’évidence, cet avis est “dans l’air du temps” défavorable aux grands projets d’investissements pourtant indispensables pour relancer l’économie de notre pays et préparer notre avenir. Nous nous sommes engagés il y a plusieurs années, en partenariat avec l’Etat, la SNCF et RFF, sur un projet de désenclavement ferroviaire du Sud-Ouest de la France (…). Nous ne pouvons pas aujourd’hui imaginer que ce projet soit tronqué et qu’il n’en demeure que l’axe Paris-Bordeaux dont les aménagements s’achèvent et dont la justification passe par son prolongement vers l’Espagne (…). Nous nous refusons d’envisager que l’avis de la commission (…) signifie la remise en cause du projet. C’est la raison pour laquelle nous avons cet après-midi demandé audience à Monsieur Vidalies, secrétaire d’Etat aux transports, afin d’envisager avec lui les suites à donner à l’avis rendu par la commission d’enquête. »

Les « grands élus » défendent leurs grands projets et  poursuivent leurs rêves de grandeur et de développement dans un monde pourtant de plus en plus petit, de plus en plus fini, de plus en plus abîmé. Ils satisfont les exigences de grandes entreprises au mépris des besoins réels des «petites gens », des populations locales qui sont de plus en plus fatiguées, éreintées  par tant de grandeurs auxquelles elles n’ont pas accès et isolées par des infrastructures qui sont conçues pour d’autres.

Certains  élus socialistes, à l’échelon communal ou départemental,  en lien plus direct avec les populations,  tentent encore, localement,  d’atténuer la dureté d’une politique générale d’union des droites. Ils jouent le rôle de voiture balai dans une compétition où les lâchés sont de plus en plus nombreux et où ils ne contrôlent pas le peloton de tête. Confrontés au désarroi, à la misère grandissante, à l’absurdité et à l’injustice de certaines décisions, ils pleurent avec les populations mais contribuent, malgré tout indirectement, en tant que membres du PS,  à rendre le parcours de plus en plus sélectif.

 Souhaitons que le 9 avril, la journée nationale d’action contre l’austérité et la loi Macron, soit l’occasion de faire entendre la voix dissonante de l’union des gauches. 

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