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Billet de blog 4 octobre 2012

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Avec tambours et trompettes !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les socialistes vont ainsi  mêler leurs voix à celles de la droite pour faire adopter le traité négocié entre Nicolas Sarkozy  et Angela Merkel. Ce nouveau traité budgétaire européen officialise l’alliance objective entre libéraux de tous bords pour construire, en dehors de toute légitimité démocratique, une Union Européenne qui érige en dogme la rigueur budgétaire pour mieux asseoir la puissance privée.

On connaît l’argument asséné par les socialistes depuis des mois pour formater les esprits et justifier la ratification par la France du TSCG : l’adjonction du pacte de croissance au Traité. Quelques milliards consacrés à la relance et toute la construction européenne s’en trouverait modifiée ! . . . Le boniment est insoutenable mais  Jean-Marc Ayrault en a abusé une nouvelle fois à la tribune de l’Assemblée Nationale pour mobiliser son camp  avec emphase : « C'est cette réorientation décisive pour l’avenir de la construction européenne que je suis venu vous demander de soutenir aujourd'hui. Formellement, vous allez être appelés à voter sur la ratification du traité. Mais à travers votre vote, c'est sur la réorientation de l’Europe que vous vous prononcerez » . (. . .) . « Nous disons aux parlementaires: vous ne votez pas pour ou contre le traité mais pour ou contre la réorientation de l'Europe… C'est un vrai choix stratégique » . . .                                                                                                 Jean-Marc Ayrault se retrouve dans la position d’un général exhortant ses troupes à conquérir des positions que la partie adverse lui a déjà abandonnées ! Car les vrais clivages entre la gauche et la droite ne peuvent concerner ce pacte de croissance. Les libéraux sont-ils opposés aux aides publiques destinées à soutenir les investissements privés et l’activité industrielle ? Les libéraux sont-ils opposés à une croissance qui bénéficie avant tout aux actionnaires ? Les libéraux sont-ils des décroissants ?  Poser ces questions, c’est bien évidemment y répondre. . .                               

Par contre, il n’y aura pas d’enveloppe financière européenne supplémentaire pour soutenir les hôpitaux publics, pour embaucher des professeurs, pour soutenir les salaires et les acquis sociaux, pour protéger les espaces naturels, etc . . . Cette prétendue réorientation de l’Europe via ce pacte de croissance est un mensonge grossier. L’Europe du TSCG et du pacte de croissance reste l’Europe de la droite libérale, une Europe bâtie sur le modèle économique américain, une Europe de la concurrence, une Europe de la privatisation, une Europe de la domination et de la sujétion des faibles par les forts. Certains passages des conclusions du Conseil Européen des 28 et 29 juin (ce fameux conseil historique qui, selon les dires des socialistes, a réorienté la construction européenne) sont d’ailleurs explicites, notamment à la page 7 :

 « (…) 2) Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations par pays, les États membres s’attacheront en particulier :

[...]

c) à promouvoir la croissance et la compétitivité, notamment en s’attaquant aux déséquilibres profonds et en allant plus loin dans les réformes structurelles afin de libérer le potentiel national de croissance, grâce, entre autres, à l’ouverture de la concurrence dans le secteur des entreprises de réseau, à la promotion de l’économie numérique, à l’exploitation du potentiel de l’économie verte, à la suppression des restrictions injustifiées appliquées aux prestataires de services et aux mesures visant à faciliter le démarrage d’une entreprise »

Pour une analyse plus détaillée (et appliquée au secteur de l’eau) voir ici

Le PS est décidément un parti de gouvernement contraint par son environnement, dominé par l’idéologie libérale et totalement affranchi de ses engagements électoraux. La droite fait malheureusement preuve de plus de constance et de rectitude  dans ses choix idéologiques.   

Aujourd’hui, les socialistes ne se cachent même plus dans l’ombre des cabinets ministériels pour trahir leurs idéaux et leur électorat,  ils le font avec la manière, avec tambours et trompettes, en s’étonnant presque de ne pas susciter l’enthousiasme.

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