Le PS est un parti de gouvernement, il en est fier, il joue dans la cour des grands, il laisse les gémissements, les incantations stériles, les manifestations de rue à une opposition vaine et impuissante, il se méfie des extrêmes, il ne veut plus d’alliance avec LFI, une formation qui ne fait pas partie de l’arc républicain.
Le PS est un parti responsable, il n’est pas partisan du chaos, il ne veut pas entendre parler du 10 septembre.
Depuis 83 et le tournant de la rigueur, il sait ce que gouverner veut dire, il sait quels sont ses véritables maîtres et qu’il n’est pas possible de les décevoir, il sait qu’en système capitaliste il est nécessaire de trahir l’électorat de gauche pour rester au pouvoir, il sait que les programmes ne tiennent que le temps des campagnes et que les choses sérieuses commencent après. Il sait que les techniques de communication et de manipulation de l’opinion, utilisées par les médias dominants, tous entre les mains de grands patrons de la finance et de l’industrie, déplacent de plus en plus le curseur du vote vers la droite et qu’il convient pour rester en place d’accompagner le mouvement. Le PS ne veut pas de révolution, il ne veut pas d’un changement radical de politique, il ne souhaite qu’amender à la marge le néolibéralisme.
Le PS est pragmatique ; alors il s’adapte et élabore seul son programme de gouvernement, en marge de ses anciens partenaires du NFP, pour présenter ses offres de service à Emmanuel Macron, oubliant que ses députés ont été élus dans le cadre d’une alliance.
Il est opposé à la destitution d’un Président qui, pour continuer à servir les intérêts des possédants et du grand patronat, refuse de reconnaître les résultats des élections et les aspirations du peuple. Le PS est respectueux des institutions, il aime la stabilité.
Il se dit prêt à gouverner sans LFI en allant chercher des majorités de circonstances jusque dans les rangs du parti Les Républicains, un parti d’ultra-droite qui œuvre aux côtés du Rassemblement national pour ostraciser les étrangers et faire de l’immigration la cause de tous nos problèmes, notamment de l’insécurité et de la crise économique et sociale qui secoue le pays.
Il se dit prêt à gouverner sans LFI mais avec des hommes politiques qui cassent méthodiquement tous nos services publics.
Il se dit prêt à gouverner sans LFI mais avec des nantis qui ostracisent les chômeurs et réduisent les aides sociales alors que la pauvreté explose.
Il se dit prêt à gouverner sans LFI mais avec des criminels qui ont voté la loi Duplomb.
Il se dit prêt à gouverner sans LFI mais en faisant alliance avec des gens qui soutiennent la politique génocidaire de Netanyahu.
Il se dit prêt à gouverner avec des fous furieux qui nous engagent quoi qu’il en coûte dans une économie de guerre.
Il se dit prêt à gouverner pour continuer dans la voie de la croissance, du gaspillage, de l’anéantissement du vivant et du creusement des inégalités.
Il se dit prêt à gouverner car c’est dans sa nature.
Il est prêt à trahir une nouvelle fois.