Marine Le Pen était venue là pour une tuerie, Elle voulait immédiatement tuer le débat, assommer son adversaire, le provoquer pour le faire sortir de ses gonds, discréditer le fils spirituel de François Hollande.
Et, effectivement, ce qui devait être le point d’orgue de cette campagne présidentielle, le grand débat opposant les deux finalistes, a tout de suite déraillé ! Il n’y eu pas d’échange, pas de débat, juste des invectives, des anathèmes, des insultes. Une sorte de logorrhée sale envahit le plateau, submergeant , noyant tout dans un galimatias incompréhensible Les deux journalistes chargés d’animer cette confrontation, de poser les questions, étaient dépassés, impuissants à endiguer une déferlante aussi négative et écoeurante. Ils ne pouvaient cadrer quelque chose qui était hors-format. Ils étaient juste là pour attendre le KO.
Au final, Marine Le Pen succomba sous ses propres coups.
Macron triomphait, glorifié pour n’être pas tombé au niveau de son adversaire. Au final, aucune proposition sérieuse pour résoudre la crise démocratique, sociale et écologique de la société française n’avait pu émerger de ce lamentable duel.
Mais quel que soit le vainqueur annoncé de dimanche soir, nous savons ce qui nous attend :
- La continuation de la Vème pour asseoir un Président dont le programme rassemblera au mieux un français sur cinq. Mais pourquoi se priver d’un régime qui permet à une petite oligarchie prédatrice de revêtir les habits de la démocratie et d’exercer un pouvoir sans partage ? Déjà des ordonnances sont annoncées. . .
- Un système social reposant toujours sur un travail salarié pour produire tout et n’importe quoi, et à peu près n’importe comment. La grande majorité des travailleurs restera dans l’aliénation et le chômage de masse continuera à s’accroître sous les coups de butoir de la concurrence d’une main d’œuvre encore plus pauvre et avec le recours de plus en plus massif aux technologies numériques de la 4ème révolution industrielle.
- Un environnement de plus en plus fragilisé, notamment par des pratiques industrielles et agricoles qui ne supportent plus les normes. L’écologie qui devrait surdéterminer toutes les politiques a été la grande absente de cette campagne, soigneusement tenue à l’écart des débats sous peine d’entrer en contradiction flagrante avec tant d’autres sujets.
Nous avons bien assisté à une tuerie, mais à une tuerie de la démocratie !
Et déjà la police se met en place pour contenir les débordements populaires au soir de l’élection.