Les images sont extrêmement choquantes et les propos le sont plus encore. Les vidéos des gendarmes en action à Sainte Soline sont sidérantes, elles témoignent d’un total laisser-aller dans la violence de la part de forces de l’ordre qui ne peuvent agir de la sorte qu’en étant assurées que tout leur est permis et qu’elles seront toujours couvertes par la hiérarchie.
Les propos du ministre de l’Intérieur Laurent Nunez dans la matinale de France Inter ce jeudi leur donnent raison a posteriori. Questionné à ce sujet par Benjamin Duhamel, le premier flic de France, s’il condamne les propos ( comment pourrait-il faire autrement ?!!) et les tirs non réglementaires des gendarmes, tient cependant à préciser qu’il ne laissera « jamais critiquer les forces de sécurité intérieure ». Concernant la gestion de l’événement, il ose parler d’un « usage de la force proportionnée » face à « des manifestant extrêmement violents » coupables de « violences graves contre les forces de l’ordre » . Poussé dans ses retranchements par Benjamin Duhamel, il finit par lâcher : « je ne reprendrai jamais à mon compte le terme de violences policières ».
Globalement, Laurent Nunez salue donc l’action des forces de l’ordre ce jour-là. Face à des hordes de barbares, la riposte était dans la mesure. Puisque les bornes sont dépassées, pourquoi ne pas se féliciter de la retenue et du professionnalisme de tout ce beau monde !
Laurent Nunez n’oublie jamais ses mantras : « nous sommes dans un État de droit », « la police est républicaine ».
Aujourd’hui, ce nouveau ministre, dans l’extrême droite ligne de ses prédécesseurs, incarne toute la violence institutionnelle de l’État macroniste, il personnifie une certaine dérive fasciste qui est en train de condamner une liberté inscrite dans la Constitution, la liberté de manifester. Par la répression et l’intimidation, le pouvoir entend dissuader toute contestation radicale de l’ordre capitaliste, toute velléité de résistance.
Le pays doit se tenir calme car les fauteurs de troubles sont prévenus : la police et la gendarmerie peuvent tuer avec l’aval de leur hiérarchie.