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Billet de blog 7 janvier 2012

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Pour une "année du chamboule-tout"

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"Les Thibault, les Chérèque ne sont pas là (...) Il faudrait leur dire que c'est eux qui devraient être là aujourd'hui et ils préfèrent frayer avec le gouvernement". Cette phrase aurait pu être prononcée mercredi dernier par les nombreux militants syndicalistes, associatifs et politiques venus soutenir Xavier Mathieu, leader des Conti, à l’occasion de son procès en appel à Amiens pour avoir refusé un prélèvement ADN. Elle date en réalité de juin 2009, à l’époque de la lutte des salariés de l’usine Continental de Clairoix pour sauver leurs emplois. Xavier Mathieu, délégué CGT, s’était indigné publiquement de l’excessive timidité de la confédération CGT au sujet des fermetures de sites industriels et de l’absence des responsables syndicaux à une grande manifestation de soutien à Paris.

Trois ans plus tard, rien n’a changé. . . Thibault et Chérèque ne sont pas venus au procès en appel d’Amiens mais, par contre, ils ont répondu favorablement à l’invitation du Chef de l’Etat qui souhaite réunir patronat et syndicats lors du sommet social du 18 janvier à l’Elysée. Selon Jean-claude Mailly, « on ne refuse pas une invitation du Président de la République ». A quatre mois de l’élection présidentielle, nos principaux leaders syndicaux vont donc se prêter à une mascarade incongrue qui n’a d’autre but que de servir une nouvelle fois la communication du Président-candidat. Depuis la charte d’Amiens, le syndicalisme français se veut indépendant des partis politiques et se garde en principe de prendre position en faveur de tel ou tel mouvement ; en se rendant au sommet social du 18 janvier, les syndicats rompent de fait avec cet apolitisme proclamé car ils ne peuvent être dupes de la stratégie présidentielle qui les instrumentalise à des fins électorales. Ils consentent à nouveau, au plus mauvais moment, à être les acteurs d’une mauvaise pièce en prenant ainsi le risque d’être associés au discrédit dont souffre l’auteur.

Cinq ans de sarkozysme pour ne rien apprendre, pour ne tirer aucune leçon des erreurs passées, pour ne dégager aucune stratégie. Les travailleurs français sont décidément orphelins des grands syndicats ouvriers traditionnels. L’espoir ne peut pas être porté non plus par les partis politiques de gouvernement : François Hollande n’était pas présent à Amiens pour soutenir cette lutte emblématique, il préparait sans doute son discours de Mérignac où il s’est attaché, d’après le journal Sud-Ouest ( en date du 5/01), à placer sa quête du pouvoir suprême « sous l’ombre tutélaire de celui qui fut le premier président de gauche de la Vème République, François Mitterrand ». Est-ce audacieux ou plus sûrement le signe qu’il ne faut pas compter sur le représentant du parti socialiste pour tirer les leçons des errements et des reniements passés ?

Le renouveau viendra peut-être des quatre candidat(e)s à l’élection présidentielle présent(e)s pour soutenir Xavier Mathieu, symbole du syndicaliste de base face à la dureté et à l’intransigeance du pouvoir : Eva Joly ( EELV), Nathalie Arthaud( Lutte ouvrière), Jean-Luc Mélenchon ( Front de Gauche) et Philippe Poutou ( NPA). On se prend à rêver d’une coalition rassemblant tous ces leaders pour une véritable alternative économique, sociale et écologique. On se prend à rêver d’une année « chamboule-tout »*.

Jean-Luc Gasnier

* selon l’expression de Jean-Luc Mélenchon qui a formé le vœu que 2012 soit « l’année du chamboule-tout »

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