En 2003 déjà l'hôpital était au bord de la crise de nerfs (1) . Depuis les choses ne se sont pas améliorées et l’hôpital est désormais dans un au delà, au-delà de tout ce qui est concevable pour ce service public qui occupe une place essentielle dans notre système de soins : des malades qui attendent des jours dans des brancards faute de lits pour les prendre en charge, des opérations déprogrammées, des transferts de patients en urgence, un tri des malades qui s’instaure dans certains hôpitaux, une pénurie de personnel provoquée notamment par des départs massif - volontaires ou contraints ( pour les non-vaccinés)- de soignants, un personnel hospitalier restant constamment sous pression et qui ne peut plus assurer un suivi de qualité, un manque d’investissement dramatique, des lits qui continuent à être supprimés en pleine pandémie , etc. La situation est catastrophique et les vagues successives de contamination au coronavirus ont achevé de briser une institution qui semble sombrer physiquement mais aussi désormais moralement. Le corps médical, déstabilisé et éreinté par toutes ces années de galère, fragilisé nerveusement par le stress, commence à perdre sa lucidité et ses repères. Evidemment, plus le nombre de soignants et de lits s’amenuisent et plus la charge paraît insupportable pour celles et ceux qui doivent continuer à faire face. On peut comprendre leur lassitude et leur colère mais à condition qu’elles ne débouchent pas sur la mise en cause de boucs émissaires désignés à la vindicte populaire. Avec deux fois moins de patients en réanimation que lors de la première vague, l’hôpital est submergé et la faute en incomberait non pas aux décisions politiques irresponsables et criminelles de ces dernières années mais à celles et ceux qui sont coupables de tomber malades ! Les non vaccinés occupent trop de lits de réanimation, ils sont maintenant pointés du doigt et ostracisés, ce sont eux désormais les responsables de la situation ! Quels seront les suivants : les alcooliques, les fumeurs, les obèses? Toutes les personnes dont les addictions ou le comportement alimentaire les exposent à des risques de maladie plus élevés seront-elles bientôt mises au banc de l’hôpital public ? Les propos scandaleux et obscènes d’Emmanuel Macron qui veut “emmerder les non-vaccinés” semblent malheureusement refléter l’opinion d’une partie du corps médical, notamment de tous ceux qui se succèdent à longueur de temps sur les plateaux de télévision pour nous expliquer les bienfaits d’une piqûre à l’ARNm tous les 3 mois. La quatrième dose est déjà dans les seringues. Castex est prêt pour une nouvelle campagne !
La nouvelle vague d’Omicron hystérise les débats et les comportements. Les gens se testent en masse, font la queue devant des officines pendant des heures souvent sans aucun symptôme et au risque de se faire contaminer, parce qu’ils sont cas contacts, parce qu’ils ont été au contact de cas contact parce qu'ils craignent d’être cas contact, bref parce qu’ils vivent encore en société et ne sont pas à l’isolement strict. Avec la rentrée scolaire et l’exigence de tests pour les élèves considérés cas contact dès le premier cas positif dans la classe - ce qui fait aussi des parents des contaminés en puissance - la France se transforme en file d’attente devant les pharmacies ou les centres de vaccination, un milliard d’euros de tests pour le seul mois de décembre ! Et Jean Castex se félicite que la France soit le deuxième pays du monde où l’on teste le plus. . . Une forme de démence collective affecte le pays, générée par le discours et les mesures gouvernementales ainsi que par les talk-shows covidiens et quotidiens qui envahissent les écrans de télévisions, anxiogènes à souhait. Alors que le variant Omiccron n’occasionne qu’un gros rhume dans l’immense majorité des cas et que le variant delta aura bientôt disparu, supplanté par la nouvelle souche, le gouvernement maintient contre toute logique une stratégie vaccinale intensive qui n’empêche pas la transmission et qui est vivement contestée par une partie de la communauté scientifique (Lire ici). La France vaccine à tour de bras mais prend de plus en plus les allures d’un cluster géant ! A l’exception d’une infime partie de la population, le bénéfice sanitaire d’une vaccination dans le cadre de la vague de Omicron semble bien nul voire négatif. Seules les firmes pharmaceutiques peuvent se réjouir d’une stratégie dont on peut redouter les effets à long terme.
La vaccination fragilise le système immunitaire et semble d’ailleurs entraîner paradoxalement une contamination accrue vis-à-vis du Omicron mais aussi de tous les virus de l’appareil respiratoire qui circulent activement en hiver. Interrogés récemment sur le statut vaccinal des contaminés à omicron en France, les experts de Santé publique France ont répondu : «On est en train de conduire plusieurs études pour documenter le profil des premiers cas omicron diagnostiqués en France. Il est encore prématuré de donner des résultats. Dans la littérature, on voit bien sur les quelques données publiées par les Sud-Africains, Anglais ou les Danois, que la majorité des cas omicron surviennent chez des gens vaccinés. Ce qui traduit juste une chose, c’est que ce variant à la capacité d’échapper à l’immunité conférée par la vaccination ou un antécédent d’infection.»
Que l’on vaccine les personnes âgées et fragiles certes ( quitte à rendre le vaccin obligatoire dans certains cas, par exemple pour les personnes fragiles ayant une vie sociale particulièrement active ) mais que l’on laisse tranquilles toutes les autres et notamment les enfants. Sinon, pourquoi ne pas imposer la vaccination contre la grippe qui va probablement causer plus de morts que le Omicron ?
Mais par dogmatisme, et parce que la guerre contre le virus impose sans doute une discipline militaire, la vaccination intensive doit se poursuivre y compris auprès des enfants. Et puisque dans cette histoire qui heurte le simple bon sens il ne saurait être question de pédagogie, la contrainte monte encore d’un cran : le passe vaccinal est annoncé d’un ton martial par le Premier ministre pour le 15 janvier alors même qu’il n’aura probablement quasiment plus d’ utilité sanitaire.
La gestion autocratique et le fiasco hospitalier de cette cinquième vague sont révélateurs de la faillite globale de notre système politique.
Avec ce gouvernement et sous la férule quasi-dictatoriale d’Emmanuel Macron , l’ensemble des institutions publiques sont en “burn out” ou presque. L’hôpital est sans doute le service le plus affecté mais l’école ne va guère mieux, la justice est asphyxiée, la police est entre les mains de syndicats extrémistes qui dictent leur loi, etc
Aucune administration, aucun service public n’échappe à la déréliction macroniste.
Pour paraphraser un auteur célèbre, les Français sont malades d’une certaine peste, ils ne meurent pas tous mais tous sont frappés.
En 2017, le sacre jupitérien d’un petit prince de la finance dans la cour carrée du Louvre n’augurait rien de bon. Aujourd’hui, la réalité dépasse tout ce qu’il était possible d’imaginer. Les institutions de la Vème ont porté à la tête de l’Etat et sacralisé un enfant-roi qui, pris au jeu du pouvoir, casse par aveuglement idéologique, par caprice, par vanité, tous les communs, tous ces instruments qui nous permettent de vivre ensemble sans la peur et la haine de l’autre.
Et ne voilà-t-il pas que ce sale gosse qui veut “emmerder” les non-vaccinés voudrait nous entraîner dans son caniveau !
Plus que jamais, la résistance est de mise !
(1) L’hôpital au bord de la crise de nerf est un film documentaire réalisé en 2003 qui décrivait déjà à l’époque “ l’univers souvent absurde – et même cocasse – dans lequel se débattent les héroïques acteurs de l’hôpital – personnel soignant et administratif – pour que "ça fonctionne" envers et contre tout.”