Aujourd’hui, quatre mois précisément après l’attaque du 7 octobre, a lieu aux Invalides, un hommage national aux 42 victimes françaises de ce carnage revendiqué par le Hamas. Cet hommage est évidemment compréhensible mais aujourd’hui, malheureusement, il intervient dans un contexte particulier, alors même que la bande de Gaza est noyée sous les bombes, asphyxiée peu à peu, détruite méthodiquement par l’armée israélienne. Déjà probablement des dizaines de milliers de victimes innocentes mais le gouvernement de Netanyahou demeure totalement insensible aux pressions internationales et refuse toutes les résolutions de l’ONU visant à imposer un cessez-le-feu et une aide humanitaire réellement efficace. Cet hommage, retransmis en Israël, il aurait fallu qu’il se tienne dans les jours suivants, afin que cette commémoration ne soit pas polluée, hantée par d’autres fantômes, perceptibles dans le miroir de la haine.
Aujourd’hui, cet hommage est malheureusement entaché, terni par la riposte démesurée d’Israël ; il est outrageusement récupéré et instrumentalisé par Netanyahou.
Le 7 octobre, c’est désormais le nouveau point de départ et la justification de la politique génocidaire d’Israël, l’acte de terreur qui, s’il n’avait pas existé aurait dû être inventé par le gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou afin d’intensifier la colonisation des territoires occupés ; c’est l’antisémitisme définitivement assimilé à l‘antisionisme.
Le 7 octobre, c’est la guerre qui a été imposée à Israël, le droit de se défendre contre un terrorisme permanent, c’est le pogrom qui ravive, réaffirme le statut si particulier de l’Etat hébreu : Israël reste toujours la victime même en massacrant des dizaines de milliers de civils palestiniens. Comme l’assure tranquillement, l’ambassadrice d’Israël en France, Alona Fisher-Kamm, “nous voulons le bien-être des gazaouis, nous l’avons montré jusqu’au 7 octobre”. Israël, condamné par les Palestiniens à massacrer des Palestiniens !!
Le 7 octobre Netanyahou en use et en abuse et le gouvernement français ne cesse de prêter la main à cette manipulation permanente de l’opinion
Le 7 octobre, Israël entend le faire vivre dans les mémoires, l’invoquer sans arrêt afin de faire oublier que le Hamas, organisation extrémiste, est le produit direct d'un extrémisme autrement plus dévastateur : celui de la politique israélienne depuis des dizaines d'années.
Le 7 octobre n’est pas un point de départ mais un acte terroriste qui a été perpétué dans le prolongement d’autres actes terroristes. Rendre un hommage réel aux victimes consisterait à associer les victimes israéliennes et palestiniennes dans une même condamnation de la politique mortifère de Benyamin Netanyahou.