Les catastrophes climatiques et écologiques ont fait la une de l'actualité pendant tout l’été, la France connaît un nouvel épisode tardif de canicule, la misère sociale s’amplifie, la pauvreté se répand, se diffuse, forme dans les basses couches de la société une gangue visqueuse dont de plus en plus de personnes sont prisonnières, dans l’impossibilité de s’en extraire, et la rentrée gouvernementale est marquée du sceau de l’insignifiance et du dérisoire. Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, sous la houlette d’Emmanuel Macron, se préoccupe du port de l’abaya et relance le débat sur l’uniforme scolaire, Le pouvoir attise des petites polémiques malsaines pour masquer l’inanité d’une politique qui tourne le dos aux grands défis contemporains et ignore les véritables urgences.
L’inflation continue de peser tout particulièrement sur les maigres revenus avec notamment le renchérissement des coûts de l’alimentation et de l’énergie mais il n’est toujours pas question de taxer les super profits des multinationales. Bruno Le Maire va même jusqu’à rendre hommage à Total pour avoir limité le prix de l’essence et du gazole à 1,99 € dans ses stations jusqu’à la fin de l’année. La charité privée prend le pas sur un Etat défaillant et irresponsable. Dans un paradoxe typique du macronisme, les grands exploiteurs et profiteurs du régime se donnent des airs d’ abbé Pierre. Salués par la classe médiatique dominante ( qui est entre leurs mains) , ils vont mettre la main au portefeuille pour sauver les restos du cœur qui pourraient disparaître dans l’incapacité de faire face à la hausse de leurs dépenses consécutive à l’explosion des demandes d’assistance. Aurore Bergé, ministre des solidarités et de la famille, salue ces “ très belles nouvelles d’engagement” . Il paraît que Bernard Arnault, le PDG de LVMH, dont près de 30% des filiales sont domiciliées dans des paradis fiscaux, va verser 10 millions d’euros. . .
Merci mon saigneur, vous êtes trop généreux !
Le bon peuple serait-il censé applaudir l’extraordinaire élan de solidarité de tous ceux qui contribuent depuis des années à assécher les finances publiques et à mettre en péril notre modèle social ?!
De toute façon, abstraction faite de tous ces petits riens, qui ne concernent finalement que “les gens qui ne sont rien”, “la rentrée se présente bien, on peut le dire”. Elisabeth Borne est satisfaite, elle vit dans son tout petit monde, bien calfeutré, bien hermétique, à l’écart de toutes les misérables vicissitudes des soutiers d’un capitalisme qui apparaît de plus en plus incontrôlable et incontrôlé. Pour son dernier déplacement à Rennes, alors que la durée d’un trajet Paris-Rennes en train est de 1h25, la Première ministre a pris l’avion. Vu d’en haut, tout va bien !
Le cynisme et l’insanité de la classe politique et médiatique dirigeante s’étalent, se déploient désormais sans aucune pudeur. L’apathie syndicale depuis la bataille perdue de la réforme des retraites et l’absence de contre-pouvoirs véritables enivrent les macronistes qui perdent pied dans un aveuglement et une arrogance stupides. L'ivresse du pouvoir les porte toujours plus loin du peuple, dans le sillage du psychopathe élyséen.
Le Président, totalement hors sol, arbitre et décide de tout. Il étend ses domaines réservés et entend bien continuer à user et abuser des droits que lui octroie une constitution qui organise la soumission de tout un pays. Même sans majorité, il veut imposer d’autres réformes Son inclination naturelle à l’autoritarisme et à l’auto-satisfaction ne rencontre aucun véritable obstacle et se raffermit au contact de tous ses ministres courtisans. Les institutions, son entourage, et bien sûr son caractère le rendent incapable d’une écoute et d’un dialogue véritables, la démonstration en a été faite maintes fois depuis sa première élection. En cette rentrée, sans doute pour donner le change, il entreprend une énième opération de communication. Celui qui mène depuis maintenant plus de 6 ans une politique outrageusement inégalitaire, qui assume clairement son parti pris en faveur d’une vision élitiste et productiviste de la société - faisant fi, notamment dans le domaine agricole ou en matière d'environnement, des avis scientifiques voire des décisions de justice - espère trouver des “voies” permettant de bâtir des consensus au delà des divergences politiques !! Une conférence sociale sur les salaires est annoncée, la possibilité de recours à des référendums est évoquée. Et il mène cette opération de dupes qualifiée d’initiative politique d’ampleur avec la complicité ahurissante des élus parlementaires de la NUPES qui se sont rendus à la réception organisée à l’Elysée afin de préparer les futurs échanges et poser la première pierre de cette nouvelle fabrique de consensus.
Comment peut-on dénoncer l'archaïsme et le caractère antidémocratique de la Vème, prôner un changement de Constitution, dénoncer les mensonges répétés et le cynisme présidentiel et se rendre à un rendez-vous qui ressemble à ces soupers de l’ Ancien régime où le roi réunissait autour de lui, bien calé dans son fauteuil, toute sa cour ?
Les leçons de l’attitude du pouvoir face à ses contradicteurs, et notamment face aux militants écologistes lors de la manifestation de Sainte Soline ne semblent pas avoir été tirées. Avec Emmanuel Macron, “la politique est bien la guerre continuée par d’autres moyens” selon la formule de Michel Foucault en contrepoint de celle de Clausewitz. Pourtant, les représentants de la gauche continuent de traiter ce pouvoir comme s’ils étaient face à un adversaire loyal, face à quelqu’un qui défend d’autres idées mais qui a malgré tout le souci de l’intérêt général. Avec Macron, tout démontre le contraire : la gauche alternative, qualifiée d’ailleurs d’ultra gauche et exclue de l’arc républicain par la macronie, a face à elle un ennemi implacable. qui qualifie désormais d'éco terroristes des militants pacifiques, défenseurs de l’environnement.
Ce pouvoir mérite d’être ostracisé et isolé. Il est nécessaire de faire comprendre à l'opinion publique qu’il n’est plus possible de faire confiance à des délinquants financiers, à des criminels climatiques et sociaux, qui n'hésitent pas à employer des armes létales pour réprimer et faire taire leurs opposants.