Cirque, chaos, blocage, instabilité, impuissance , crise politique, crise institutionnelle, les qualificatifs ne manquent pas pour alarmer les citoyens sur la situation actuelle et appeler implicitement les détenteurs du pouvoir exécutif et législatif à un sursaut et à cette fameuse « rupture », toujours réclamée mais jamais effective. C’est le concert des pleureuses et des incantations stériles. Tous les commentateurs, tous les partis politiques dits de gouvernement, gémissent à l’unisson mais, à l’exception de la gauche radicale, se refusent à agir. Seule la France insoumise entend traiter le mal à la racine et se refuse plus longtemps à une servitude volontaire vis-à-vis du chef de L’État, le premier responsable de la situation actuelle. Ce mouvement a donc déposé une motion de destitution à l’Assemblée nationale en demandant son examen immédiat. Les autres partis et notamment le Parti socialiste, par respect pour une fonction dont ils entendent préserver la toute puissance car elle pourrait servir à nouveau leur ambition ou simplement par pur calcul politicien, se refusent à appuyer cette demande. Ces partis qui auraient la possibilité de stopper ou au moins d’enrayer un processus qui reste entre les mains d’Emmanuel Macron laissent faire. Il y a là une forme de connivence, de complicité entre le pouvoir exécutif et des parlementaires qui se refusent à exercer leur contre-pouvoir.
Et l’absence de réels contre-pouvoirs encourage et alimente évidemment la dérive absolutiste de notre monarque républicain. Le déni et la poursuite d’une logique jusqu’au-boutiste perdurent puisque rien ne vient s’y opposer fermement.
Depuis lundi, Sébastien Lecornu est un Premier ministre démissionnaire. Comme Michel Barnier et François Bayrou avant lui, il est démissionnaire mais il va continuer à gouverner et pas seulement pour gérer les affaires courantes selon l’expression consacrée et trompeuse. Même s’il ne peut pas prendre d’initiatives majeures selon des commentateurs très éclairés, il est tout de même chargé par Emmanuel Macron de constituer avec les membres du socle commun, déjà bien fissuré, une « plateforme d’action et de stabilité ». il paraît difficile de considérer que ce type de démarche est à classer dans la gestion des affaires courantes !
Sans disposer d’une majorité et de la confiance du peuple français un président de la République désavoué et un premier ministre démissionnaire continuent à agir selon leur bon vouloir, sans véritable limite.
Le déni démocratique est sidérant.
Le RN attend maintenant la prochaine dissolution ou les élections de 2027 pour faire sa récolte des fruits pourris du macronisme.