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Billet de blog 8 janvier 2024

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Sortir de la nasse

A l’aube d’une nouvelle année, il conviendrait désormais en guise de voeux de se souhaiter “bonne chance” ! Il faut désormais compter sur sa bonne étoile pour espérer ne pas être frappé individuellement et échapper aux catastrophes qui vont bientôt faire partie de la normalité quotidienne. . .

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A l’aube d’une nouvelle année, il conviendrait désormais en guise de voeux de se souhaiter “bonne chance” ! Quand le dérèglement climatique global est déjà là, de plus en plus prégnant, de plus en plus violent, il faut désormais compter sur sa bonne étoile pour espérer ne pas être frappé individuellement et échapper aux catastrophes qui vont bientôt faire partie de la normalité quotidienne. Certaines  régions comme les zones côtières sont sans doute plus exposées, plus vulnérables ( les inondations à répétition dans le  Pas-de- Calais en témoignent ) mais il n’existe désormais aucun endroit qui ne puisse être touché par des vents tempétueux, des averses de grêle dévastatrices, des pluies diluviennes, des sécheresses sans fin, des vagues de chaleurs insoutenables, etc, etc. 

Collectivement, nous sommes pris dans la nasse. Individuellement, il ne reste plus qu’à prier ou à croiser les doigts, c’est selon, pour ne pas subir le mauvais sort 

Notre civilisation moderne, emportée par l’hubris, pervertie par le capitalisme et la société de consommation est désormais synonyme d’insécurité grandissante et d’inconfort pour le plus grand nombre, y compris dans les pays riches. La nature mutilée se venge, le prix à payer pour toutes les ressources réclamées par le “progrès“ technique  est de plus en plus lourd. L’angoisse d’un avenir incertain et douloureux, ce que l’on nomme l’éco-anxiété,  affecte de plus en plus de jeunes.

Paradoxalement, notre modernité fait ressurgir des réflexes ancestraux que l’on aurait pu croire révolus : dans des villes du sud de la France affectées par la sécheresse, des  processions religieuses ont été organisées en 2023  afin d’implorer le Ciel et demander la pluie.  

Qu’en sera-t-il en 2024 ? 

On aimerait que l’année 2024 puisse nous permettre de sortir de la nasse, de bifurquer, de changer d’orientation, de modifier notre rapport à la nature et d’éviter de la considérer comme une réserve inépuisable.  Mais c’est bien mal parti !  Les dirigeants politiques et économiques  actuels n’ont pas l’intention de s’attaquer véritablement aux causes du dérèglement climatique et d’appeler à plus de sobriété, le système est solidement ancré et verrouillé. 

Nous continuerons à foncer vers la catastrophe accompagnées des mêmes logorrhées gouvernementales, totalement dépourvues de sens, sur la transition écologique sans avoir le pouvoir d’appuyer sur le frein.  Nous allons devoir collectivement nous adapter à une nature de plus en en plus hostile en pariant sur la technologie pour nous protéger. 

Noël est à peine derrière nous, que le système nous accompagne déjà vers de nouvelles opportunités de consommation, la période des soldes débute en janvier avec ses affaires à ne pas manquer !

Les JO de Paris, sponsorisés par les firmes les plus polluantes de la planète, n’ont pas eu lieu que l’on nous parle déjà d’organiser les JO d’hiver dans les Alpes !

En France, les ventes de SUV/Crossovers/4X4 ont dépassé pour la première fois, en 2023, les ventes de berlines ( Nous sommes d‘ailleurs à la traine des USA où cette tendance  est déjà bien en place depuis 10 ans). Le poids moyen des véhicules est en constante augmentation ces dernières années alors que le simple bon sens commanderait d’abaisser  le poids et la puissance des automobiles afin d’en limiter l’empreinte écologique. 

Dans beaucoup de domaines, nos modes de consommation évoluent mais à l'opposé de ceux qu’il conviendrait d’adopter pour faire face au dérèglement climatique et à la hausse de la pollution !

Et tout cela est accompagné d'éléments langagiers permettant d’inscrire, contre toute évidence, ce délire consumériste et ce gaspillage éhonté dans le cadre d’un développement respectueux de l’environnement.

Le capitalisme financier qui règne sur la planète entière nous assène en permanence la même évidence criante : il est incapable de s’engager dans une véritable transition écologique car la limitation volontaire, la sobriété, le respect de la nature et de nos biens communs ne font pas partie de son ADN pour emprunter le vocabulaire des communicants et autres baratineurs de l’insignifiance. 

En France, pour réussir 2024 et sortir de la nasse, il faudrait un grand bouleversement économique et politique et bien plus qu’un simple changement de gouvernement !

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