Le ministre du travail Olivier Dussopt a présenté, lundi 6 février, le projet de loi sur les retraites devant l’Assemblée nationale. Socialiste défroqué, spécialiste du retournement de veste éclair, il est tout à fait représentatif de la classe politique actuellement au pouvoir et de “la république exemplaire” souhaitée par Emmanuel Macron. C’est un ministre qui sera très probablement mis en examen dans les prochains jours, soupçonné d’infraction pour favoritisme par le Parquet national financier ; il est donc particulièrement qualifié pour occuper une place de choix dans une équipe où la prévarication est la règle et la probité l’exception. La Première ministre vient de lui renouveler publiquement sa confiance.
Certains opposants à la réforme, politiques ou syndicalistes, ont demandé la mise en retrait du ministre. Mais il n’y a pas lieu de se plaindre du casting d’Elisabeth Borne ! Cette réforme des retraites ne pouvait pas, de toutes façons, être portée par un chevalier blanc. Il n’y a plus d’honnête homme au service de ce régime. Et le projet serait-il d’ailleurs plus acceptable s’il était défendu par une personnalité irréprochable ? Non, bien sûr ! Au moins, avec Olivier Dussopt en première ligne, les choses sont conformes à l’air du temps. Vouloir faire passer une régression sociale aussi violente et injuste pour un progrès relève de l’escroquerie et de la provocation. Le favoritisme à l’égard de la classe dominante est caractérisé, Olivier Dussopt est en terrain connu.
La malhonnêteté intellectuelle est en quelque sorte consubstantielle à la Macronie, et dans cette bataille des retraites, cela devient un handicap qui ne peut que profiter au camp des opposants.
Cette réforme aurait pu être défendue par quelqu’un qui n’aurait pas triché avec la dureté du projet et qui, par ces temps de crise économique et de dette publique infamante, n’aurait promis rien d’autre que de la sueur et des larmes. Elle aurait pu être vantée par un stakhanoviste du travail, par un serviteur zélé du patronat mais d’une honnêteté rigoureuse, par une sorte de Javert de l’oligarchie au pouvoir, mais elle est portée par un homme politique disqualifié qui, comme tous ses collègues est passé maître dans l’art de détourner le sens des mots afin de travestir une politique qui remet en cause tous nos acquis sociaux et nos droits fondamentaux, en particulier le droit à la vie. Olivier Dussopt est parfait dans le rôle et cela vaut mieux finalement pour l’opposition car plus personne n’est dupe et tout le monde a appris à décoder la novlangue de la Macronie.
Que ce gouvernement ajoute à la dureté de ses objectifs le cynisme et l’imposture ne peut que renforcer la colère populaire. Son discours devient tellement caricatural et déconnecté de toute réalité qu’il est contre-productif. Même le journalisme de cour le plus frelaté commence à percevoir qu’une trop grande complaisance vis-à vis des sornettes et des justifications laborieuses du gouvernement pourrait bien lui faire perdre toute crédibilité.
Qu’ils continuent donc dans cette voie ! La résistance ne peut que s’amplifier et prendre de plus en plus conscience de sa légitimité et de la nécessité de remporter la bataille. Cette cause est d’utilité publique. L'engeance actuellement au pouvoir n’a aucune éthique, aucune conviction réelle, aucune foi, si ne n’est la religion de l’argent. Avec eux, nous sommes dans l'affairisme total, l'amoralisme permanent qui permet toutes les compromissions. Les serviteurs de Macron sont à l’image de leur maître et de l’argent qui dicte toute sa politique, ils peuvent passer de main en main sans état d'âme, sans complexe.
Contre ces mercenaires de la finance, le peuple est en train de se lever.