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Billet de blog 9 mars 2012

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Le cinquième vote

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis quelques semaines, une pétition qui a déjà recueilli plusieurs milliers de signataires circule sur le net. Cette pétition exige la tenue d’un référendum pour que le peuple décide si la France doit approuver ou refuser le nouveau traité européen sur la stabilité budgétaire, la coordination et la gouvernance dans l’Union, signé le vendredi 1er mars dernier lors du sommet de Bruxelles.                                                                                           Ce traité, dit traité « Merkozy », prévoit l’instauration de « règles d’or budgétaires » visant à limiter drastiquement les déficits publics, et un pouvoir de contrôle accru de la Commission européenne sur les budgets nationaux. En cas de ratification définitive, les libéraux qui gouvernent actuellement en Europe auraient alors à leur disposition un formidable outil d’asservissement collectif, digne du projet « Terminator » de Monsanto vis-à-vis du monde paysan : une dépossession programmée de tous les acquis sociaux et une mise sous tutelle libérale définitive.                                                             La tenue d’un référendum visant à soumettre ce nouveau traité à la votation populaire constitue donc un enjeu démocratique majeur si nous voulons que les gouvernement élus conservent encore quelque liberté d’action et puissent orienter leurs décisions en fonction de l’intérêt général et non pas de l’intérêt des banques.

Il ne faut guère compter à ce sujet sur l’appui de nos deux principaux candidats : Nicolas Sarkozy, pourtant nouvellement converti aux vertus de la démocratie directe, y est opposé, et la position de François Hollande, après l’abstention du groupe socialiste au Parlement lors du vote du Mécanisme Européen de Stabilité, reste ambigüe. Face à une telle menace et à un déni démocratique flagrant, celui qui aspire à représenter la gauche au deuxième tour ne peut se contenter de faire savoir par l’intermédiaire de Jérôme Cahuzac, un de ses conseillers et président de la Commission des finances de l’Assemblée, qu’« il ne  serait pas hostile, sur le principe » à un référendum ; il faut qu’il en prenne l’engagement solennel devant les français. L’absence de position claire et tranchée des socialistes sur cette question peut nous faire craindre une instrumentalisation à terme de ce traité par des sociaux-libéraux peu enclins à bouleverser l’ordre établi et à déclarer une vraie guerre à la finance. Un gendarme européen sera peut-être bien commode pour imposer de nouvelles mesures de rigueur très impopulaires et éviter ainsi d’en endosser la responsabilité. Ce nouveau traité est aussi un grand « traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens » (*).

Les quatre votes des citoyens français aux élections présidentielle et législatives prochaines doivent donc être le prélude à une « insurrection citoyenne » - pour reprendre la formule de Jean-Luc Mélenchon -  qui passe nécessairement par un cinquième vote, un vote pour dire : Halte à l’Europe de la finance et des grands lobbies industriels !

                                                                                                                           Jean-Luc Gasnier

(*) Il existe un ouvrage traitant de psychologie ( de Jean-Léon Beauvois et de Robert-Vincent Joule) qui s’intitule « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens ».

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