Quand est-ce que les malfaisants au pouvoir ainsi que tous leurs relais dans la haute administration arrêteront de nous seriner les grands principes, les valeurs de la République, la démocratie, l’Etat de droit quand tout autour de nous prouve à l’évidence que les politiques publiques se mettent de plus en plus au service d’intérêts privés au détriment de l’intérêt général ?
Alors même que la résolution ou du moins l’atténuation de la crise climatique et écologique est sans nul doute un enjeu crucial pour tous les pays et que les autorités françaises se vantent souvent d’être à la pointe de ce combat, c’est sans doute dans le domaine environnemental que l’arbitraire progresse le plus au dépens de la justice. Les exemples de projets inutiles plus ou moins grands et plus ou moins destructeurs qui ont été réalisés ces dernières années au mépris de la loi et des avis pourtant défavorables des enquêtes d’utilité publiques sont légion. Dans l’actualité, le dossier de l’autoroute A69 est absolument accablant pour le pouvoir macronien. C’est un cas emblématique et particulièrement inquiétant de passage en force : le droit de l’environnement y est bafoué ouvertement, l’Autorité environnementale est ignorée, et les militants qui tentent de s’opposer aux travaux de défrichement sont réprimés avec une telle violence que le rapporteur spécial de l’ONU sur la protection de l'environnement s’en est ému.
Les dégradations et atteintes irréversibles aux milieux naturels causées par la construction de l'autoroute A69 sont en effet multiples et en contradiction évidente avec des engagements et des objectifs pourtant déclarés, au niveau national mais aussi au niveau européen.
Ainsi, dans le domaine de la gestion de l’eau, les politiques mises en oeuvre doivent théoriquement s’inscrire dans le cadre de la directive-cadre européenne sur l’eau qui définit quatre objectifs principaux :
- la non-dégradation des ressources et des milieux ;
- le bon état des masses d’eau sauf dégradation motivée ;
- la réduction des pollutions liées aux substances ;
- le respect des normes dans les zones protégées.
Or, ce chantier entraîne la destruction de plusieurs dizaines d’ha de bois et de zones humides et nécessite l’extraction de granulats dans des carrières en Ariège qui menace une nappe phréatique cruciale pour la région. Quant à la réduction des pollutions et au respect des normes dans les zones protégées, l’Etat passe évidemment outre. ( lire l’article de Jade Lindgaard à ce sujet : ici )
La campagne des élections européennes a débuté ce week-end pour le parti Renaissance avec le premier meeting de Valérie Hayer, la tête de liste. Celle-ci a joué la carte du lyrisme et de la combativité pour défendre l’Union européenne “face à ceux qui veulent l’abattre”. Pour Valérie Hayer, "Il y aura d'un côté ceux qui croient en l'Europe et de l'autre ceux qui n'y croient pas”. Mais de quelle Europe parle Valérie Hayer ? S’agit-il de l’Europe des peuples et des citoyens qui édicte des directives et des règlements permettant de respecter l’intérêt général et de préserver l’environnement ou de l’Europe des lobbies et des entreprises qui s’accaparent les biens communs ? L’Europe à laquelle croit Valérie Hayer est bien sûr le grand marché livré aux intérêts privés cher à son patron. Les députés européens Renaissance ne sont les serviteurs zélés que de l’Europe qui leur convient, ils s’emploient tous les jour à combattre la seule Europe qui pourrait représenter un progrès : l’Europe de la solidarité entre les peuples et d’un véritable engagement écologique.