Jean-Luc GASNIER (avatar)

Jean-Luc GASNIER

Inactif en activité, membre d'ATTAC33, de nationalité française mais terrien avant tout

Abonné·e de Mediapart

641 Billets

3 Éditions

Billet de blog 10 juin 2017

Jean-Luc GASNIER (avatar)

Jean-Luc GASNIER

Inactif en activité, membre d'ATTAC33, de nationalité française mais terrien avant tout

Abonné·e de Mediapart

« Une réponse simple à une question simple »

Jean-Luc GASNIER (avatar)

Jean-Luc GASNIER

Inactif en activité, membre d'ATTAC33, de nationalité française mais terrien avant tout

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans cette course au pouvoir débutée il y a maintenant plus d’un an pour les principaux protagonistes, nous touchons à la fin. Emmanuel Macron continue sur sa dynamique et Jean-Luc Mélenchon, qui ambitionnait de remplacer François Hollande, « le capitaine de pédalo dans la tempête », est un  navigateur en  solitaire pris dans le Pot-au-Noir des législatives.  Le vent de la colère et de la révolte qui  paraissait puissant avant l’élection  présidentielle est retombé tandis que des courants favorables, affluant de tous côtés, tels un raz de marée, portent désormais l’équipage de « La  République En Marche » vers la victoire, un scénario aussi incroyable que  catastrophique. L’inspirateur de la politique économique qui a contribué à rendre François Hollande si impopulaire aspire désormais au plébiscite. Notre système politico-médiatique fonctionne à merveille pour sacraliser le vainqueur de l’élection présidentielle et transformer les électeurs en supporters obligés ou résignés : il faut donner sa chance au nouveau Président, lui permettre de gouverner, ne pas entraver a priori son action, etc.

 Et sa majesté remplit les ondes de sa prestance, déverse en permanence sur ses sujets l’esprit du nouveau consensus politique. Depuis un mois, Macron occupe les écrans, les radios, les réseaux sociaux. . . La France s’est macronisée.

Et maintenant, selon le Président, la question posée à l’occasion de ces législatives est résumée ainsi : «  est-ce qu'on veut de l'action ou de l'impuissance ?  ». 

« Les Français ont une réponse simple à apporter à une question simple ».

Effectivement, tout est simple : dans la plus pure tradition bonapartiste, pour notre nouveau guide,  c’est moi ou le chaos. Notre  roi-soleil veut désormais disposer d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale pour avoir les coudées franches. Avec le vice-roi Philippe, il recevra, écoutera, discutera, daignera peut-être argumenter, mais ne négociera plus que l’accessoire. Encore un bref moment de démocratie, un tout petit moment de débat citoyen, une  liberté de choix bien encadrée, bien formatée par un mois de propagande et après on pourra verrouiller. Il n’y aura plus qu’à dérouler, il n’y aura plus d’opposition au parlement, plus de résistance, juste les encouragements permanents de parlementaires godillots, qui n’auront jamais été aussi bien nommés, et qui marcheront en cadence, avec leurs grosses chaussures, derrière le chef.

Si tout se passe conformément à la planification macroniste,  nous avons devant nous cinq ans de grand renoncement démocratique consenti, une forme d’aboutissement pour cette Vème République qui porte en elle la dégénérescence de la vie démocratique. La France ne sera plus qu’un mouvement de marcheurs derrière un monarque qui prétend effacer toute analyse critique, toute alternative, toute lutte, toute classe sociale, afin de faire adhérer  l’ensemble de la société  au discours de la méthode libérale, la seule qui relève de la raison.

Et la future loi « renforçant la lutte contre le terrorisme et la sécurité intérieure » veillera sur la rue.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.