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Billet de blog 10 juillet 2014

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Le culte du chef

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« Quand on aime, on ne compte pas ». . . l’UMP aurait donc payé l’amende infligée à N Sarkozy pour le dépassement du plafond des dépenses de campagne autorisées, une largesse qui pourrait valoir à l’ancien président une mise en examen supplémentaire pour abus de confiance après celles concernant le recel de violation du secret professionnel, la corruption et le trafic d'influence.

Une élection perdue, la trésorerie du parti mise à sac, une accumulation de déboires judiciaires entraînant une décrédibilisation de l’ensemble de l’UMP : le bilan de N Sarkozy pourrait paraître calamiteux à n’importe quel citoyen ordinaire mais pas aux adhérents de l’UMP, si l’on en croit les sondages d’opinion. Ceux-ci, habituellement si sourcilleux, voire inquisiteurs, sur les problèmes de dette, pardonnent à Nicolas d’avoir creusé la leur et lui confieraient encore les rênes du parti. L’engagement politique est souvent fondé sur des motivations que la raison ignore. Celui par qui le malheur est arrivé reste attendu comme le messie.  Imagine-t-on Jérôme Kerviel nommé président de la Société Générale ?  La France reste un état monarchique dans l’âme, imprégnée du culte du chef, et pardonne plus facilement les crimes de ses dirigeants que les délits de citoyens anonymes en difficulté ou en déshérence.

 Napoléon qui avait ruiné la France, semé la mort et la dévastation, conservait malgré tout à son retour de l’Ile d’Elbe de nombreux partisans. C’était il y a deux siècles, mais nos mœurs politiques, malgré une information qui se répand désormais en temps réel dans les chaumières, semblent toujours aussi grossières. Car information et manipulation vont de pair.

Le retour sur la scène médiatique de N Sarkozy la semaine dernière a constitué une séquence remarquable de politique spectacle et d’enfumage. Le voir réfléchir devant les caméras, dans ces circonstances, à son éventuel retour en politique, avait quelque chose de stupéfiant et d’irréel, mais cette posture nouvelle est aussi  une des conséquences de l’échec patent et de l’impopularité de F Hollande.  Adopter une posture victimaire face à un pouvoir considérablement affaibli et impopulaire permet de se situer d’emblée dans la catégorie de citoyens la mieux représentée et de travailler en empathie sur des émotions communes. Aujourd’hui, quand on évoque le pouvoir en place, le ressentiment et la colère sont sans doute les sentiments les mieux partagés.

 Nicolas Sarkozy a le toupet incroyable de se présenter comme un recours possible.  Cette perspective peut paraître totalement incongrue mais la versatilité de l’opinion publique, l’incroyable complaisance d’une certaine classe journalistique et l’immaturité politique des français savamment entretenue par le système  (qui fait le bonheur de tous les démagogues) offre malgré tout à ce scénario improbable  une certaine crédibilité.

Et pendant ce temps-là, F Hollande discute des moyens de sortir de la crise avec le MEDEF. . .

Refonder une république qui s’appuie sur une citoyenneté active est vraiment la tâche la plus urgente si l’on veut combattre efficacement toutes les droites et en finir avec les chefs.

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