La France est plongée dans une crise politique, démocratique, sociale, économique et écologique ; en bref dans ce qu'il est convenu d’appeler une crise systémique.
Mais pour Emmanuel Macron, pour la ploutocratie au pouvoir, il n’y aura jamais qu’une seule crise qui vaille d’être prise en compte et jugulée, qu’une seule préoccupation, qu’une seule peur, qu’une seule angoisse : celle de la baisse de rentabilité du capital, de l'affaiblissement de la compétitivité, du ralentissement de la croissance. Quand on a le logiciel du néolibéralisme incrusté dans la tête, on mesure tous les problèmes à l’aune des intérêts de la grande industrie et de la finance.
C’est la crise mais les milliardaires sont de plus en plus nombreux : d’après le magazine Challenges, la France compte 147 milliardaires en 2024 contre 67 il y a dix ans. La France d’en haut se porte bien.
Parallèlement, la pauvreté n’a jamais autant progressé.
Alors, pour que la France d’en bas consente encore à faire des efforts, pour que les pauvres continuent à payer pour les riches, pour que les travailleurs renoncent à des augmentations de salaire afin d’ alimenter, encore et encore, les dividendes des actionnaires et des rentiers, il faut faire peur et brandir la menace du naufrage de notre modèle social et de la faillite de l’Etat.
La dette publique résultant des choix budgétaires désastreux de Macron et notamment des cadeaux fiscaux accordés aux grandes entreprises fait office d’épouvantail. La monstrueuse dette publique qui enfle de façon exponentielle est évoquée en permanence par les médias dominants pour justifier une politique d'austérité qui met à mal l’ensemble des services publics et qui est synonyme d’un appauvrissement supplémentaire pour les plus défavorisés.
Notre système de protection sociale est bien trop généreux, le capitalisme doit pouvoir se déployer et étendre sa toile sans garde-fous.
Il faut donc être raisonnable, continuer dans la même voie avec une politique de l’offre favorable aux entreprises, sans taxation, sans impôt confiscatoire.
Après la censure de Michel Barnier, Emmanuel Macron change de méthode. se pose en facilitateur de négociation entre les partis d’un arc dit “républicain” afin de former un nouveau gouvernement. Jupiter se fait patelin, il a presque des mots doux, en tout cas des paroles apaisantes : il parle de compromis, de gouvernement d’intérêt général, de pacte de non-censure. Il entend poursuivre son mandat jusqu’à son terme afin de mettre en oeuvre son projet malgré un désaveu de plus en plus flagrant. Il jette encore une fois de la poudre aux yeux des Français et il tend évidemment un piège aux formations qui composent le Nouveau Front Populaire.
Mais, il n’y a plus de compromis possible quand les efforts demandés contribuent à creuser toujours plus les inégalités et à accentuer la crise écologique. Il n’y a plus de compromis possible avec les tenants d’une économie libérale mondialisée qui exploite, qui marginalise, qui licencie les travailleurs mais aussi qui tue à grande échelle à cause de la misère sociale qu’elle engendre dans tous les pays et du chaos climatique et des pollutions multiples qu’elle entraîne. .
Il y une fracture de plus en plus béante entre le petit monde des super privilégiés servis par des dirigeants politiques comme Macron et le reste de l’humanité soumis à une dévastation qui gagne tous les territoires.
Il y a une crise systémique qui découle avant tout d’une absence totale de morale en politique. Emmanuel Macron en est le symbole français. Son ami le milliardaire Bernard Arnault vient d’être élu à l’Académie des sciences morales et politiques, c’est aussi tout un symbole !