Ce fut une terre de grands espaces où l’homme respectait la nature car il avait conscience d’en faire partie, il y puisait des ressources avec parcimonie, sans compromettre ses prélèvements et récoltes futures, en respectant la fragilité du vivant pour en garantir la pérennité. Ne pas abuser, prélever avec mesure, tout le contraire de notre époque. . .
Sur cette terre peuplée de barbares, l’homme blanc, mû par un esprit de conquête, est arrivé.
Les bisons furent exterminés, les indiens combattus et chassés de leur terre, parqués dans des réserves. Tout bascula, une civilisation en remplaça une autre.
La grande démocratie américaine débutait bien mal son histoire. Et quand le capitalisme prit la main, la science et la technique se mirent définitivement au service de l’exploitation et de la prédation.
Alors comme l’a écrit le chef Sioux Luther Standing bear, la terre d’Amérique est devenue sauvage pour ces premiers habitants : “les vastes plaines ouvertes, les belles collines qui ondulent et les ruisseaux qui serpentent n’étaient pas sauvages à nos yeux. C’était seulement pour l’homme blanc que la nature était sauvage , seulement pour lui que la terre était “infestée” d’animaux “sauvages” et de peuplades barbares. Pour nous la terre était douce, généreuse, et nous vivions comblés des bienfaits du Grand Mystère. Ce n’est que lorsque l’homme poilu de l’Est est arrivé et, dans sa folie brutale, a accumulé les injustices sur nous et les familles que nous aimions, qu’elle nous est devenue “sauvage”. Lorsque même les animaux de la forêt commencèrent à fuir à son approche, alors commença pour nous l’Ouest Sauvage “
Aujourd’hui, Donald Trump et Elon Musk sont en quelque sorte les produits ultimes de l’évolution de la civilisation américaine et d’un capitalisme cupide, ils représentent la pointe avancée d’un système politico-économique qui ensauvage le monde, le rend inhospitalier pour le plus grand nombre et bientôt inapte à entretenir la vie car pollué et asphyxié par les déjections du monde industriel et d’une consommation sans retenue.
Le dévoiement du capital et des réseaux sociaux a porté au pouvoir des monstres.
Donald Trump et Elon Musk affichent clairement leur volonté de puissance et de domination et leur ambition de construire un monde conforme à leurs idées, un monde définitivement assujetti à l’argent et à leur idéologie fascisante. Le slogan “Make America Great Again”, abrite le même esprit de domination, d’exploitation, de colonisation qui avait conduit au massacre des peuplades amérindiennes : le Groënland est un territoire encore largement inexploité, riches en ressources, pourquoi dès lors ne tomberait-il pas dans le giron américain ? le Panama fut pendant un temps une possession américaine, pourquoi ne le reviendrait-il pas ? Le Canada est un voisin qui partage la même culture, pourquoi ne serait-il pas tout bonnement américain ? Pour ces grands prédateurs qui sont dans une logique d'accumulation sans fin, les limites n’existent plus, les hommes et la nature sont à leur disposition, ce sont des ressources destinées à conforter leur pouvoir et grossir leurs profits.
C’est sidérant, terrifiant !
Il nous faut impérativement résister, la nature le fait déjà.
A Los Angeles, le dérèglement climatique affecte durement des populations jusque-là épargnées.
Une sécheresse extrême ( Il n’a pas plu en Californie depuis mars dernier), des vents violents et la moindre étincelle devient un incendie qui se transforme en un ouragan de feu. L’ouest est redevenu sauvage.
La Californie est la proie des flammes. Pour les habitants des quartiers dévastés, réduits à l‘état de cendres, ce n’est plus une terre hospitalière, une terre d’avenir, le fer de lance de la civilisation moderne, mais à nouveau un “Ouest sauvage”.
Quel paradoxe ! C’est au moment où les USA sont frappés de façon spectaculaire et plus durement que jamais par le dérèglement climatique qu’ un climato-sceptique va s’installer à la Maison blanche, flanqué d’un milliardaire psychopathe qui rêve d’aller s’enterrer sur Mars quand ses activités et celles de ces congénères, Bernard Arnault, Jeff Bezos, Marc Zuckerberg et consorts, auront détruit la Terre.
Nous sommes désormais pour citer Hans Jonas “en danger permanent d’auto-destruction collective”.
Si nous continuons sur cette lancée, nous serons bientôt tous sur une planète sauvage.