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Billet de blog 13 avril 2025

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Une politique climatique raciste

Sans politique de prévention et avec un Plan d’adaptation au changement climatique particulièrement flou et insuffisant, le gouvernement ajoute à l’insécurité l’injustice sociale.

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Loi d’orientation agricole et projet de loi de Simplification de la vie économique ( PLS ) au niveau national, projet de loi dit « omnibus » au niveau européen, les textes de loi répondant à la demande des organisations patronales et des syndicats agricoles productivistes se multiplient et la volonté politique des élus de droite et d’extrême droite est évidente et revendiquée: détricoter l’ensemble du droit de l’environnement afin de doper la compétitivité et la rentabilité des entreprises qui souffriraient d’un excès de normes et de dispositions réglementaires visant à limiter les émissions polluantes et à protéger la biodiversité. Paradoxalement, alors que les scientifiques s’alarment de l’accélération du réchauffement climatique et de l’effondrement de la biodiversité, la législation évolue en accentuant encore l’emprise de l’activité économique sur le vivant. En France, en lieu et place de la transition écologique, c’est la grande régression écologique qui est en marche avec comme porte-drapeaux fanatiques les députés du Rassemblement national qui pratiquent une surenchère éhontée dans un domaine où l’action du gouvernement de François Bayrou est déjà désastreuse.

Sans politique de prévention et avec un Plan d’adaptation au changement climatique particulièrement flou et insuffisant proposant comme le souligne l’association Oxfam « de financer les politiques d’adaptation avec des fonds qu’il vient tout juste de supprimer, comme la coupe dans le Fonds vert », le gouvernement plonge délibérément dans l’insécurité une grande partie de la population française. Il ajoute à l’insécurité l’injustice sociale car la pollution et le dérèglement climatique affectent en priorité les populations défavorisées qui ne disposent pas des moyens financiers pour se prémunir et faire face à ces risques grandissants.

Prévoir 4°C de hausse des températures d’ici la fin du siècle, c’est d’après les climatologues se préparer à vivre « dans un autre pays » où les épisodes de sécheresse caniculaires avec des pics de chaleur à +50°C alterneront avec des périodes de précipitations intenses provoquant des inondations. Comment les plus fragiles, celles et ceux qui vivent dans des habitations mal isolées voire insalubres, pourront-ils survivre dans ces conditions ? De nombreux organismes et associations dénoncent les lacunes du Plan d’adaptation au changement climatique dans le domaine social. Pour Adèle Tanguy Adèle Tanguy, chercheuse spécialiste des politiques d’adaptation au changement climatique à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), « alors que le changement climatique exacerbe les inégalités, hormis mentionner à quelques endroits les populations vulnérables, il n’y a pas de réflexion systémique sur le sujet ».

L’État Macron ne se préoccupe plus que de croissance économique et de réarmement, la protection des plus faibles face au dérèglement climatique n’est évidemment pas sa priorité.

Un collectif composé de gens du voyage et de neuf associations vient d’entamer une action en justice contre l’État l’accusant de manquer à ses obligations (Lire ici l‘article de Médiapart à ce sujet).

Seules les actions en justice et la résistance citoyenne sont susceptibles de faire plier ou évoluer un gouvernement dont l’action est de plus en plus contraire à l’intérêt général et en particulier à celui des populations les plus fragiles car tous les organismes qui sont susceptibles d’exercer un contre-pouvoir sont menacés.

Le Haut conseil pour le climat, organisme indépendant du gouvernement, qui souligne dans son dernier rapport que les inégalités d’exposition face au dérèglement climatique risquent de s’aggraver pour les plus précaires est d’ailleurs visé : un amendement ( l’amendement N° 2250) déposé dans le cadre du projet de loi de Simplification de la vie économique par la droite extrême, représentée par deux députés du Rassemblement national et cinq députés de l’Union des droites pour la République, demande sa suppression car son fonctionnement est jugé trop onéreux.

Pour la géographe américaine Ruth Wilson Gilmore, le racisme consiste à exposer certaines populations à une mort prématurée. Et effectivement, tous les mécanismes d’oppression sociale fragilisent, altèrent la qualité de l’existence, et conduisent à réduire l’espérance de vie de celles et ceux qui en sont victime.

A l’aune de la définition de Ruth Gimore, la politique climatique du gouvernement, influencée par toutes les droites extrêmes, est objectivement raciste.

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