Des crues historiques succèdent à des crues historiques, des pluies diluviennes à des périodes de grande sécheresse.
Le dérèglement climatique est là et il va s’amplifier.
Mais la priorité du gouvernement Barnier est ailleurs. Le budget alloué aux actions permettant de faire face à la crise climatique - qui n’est d’ailleurs qu’un aspect de la crise écologique globale - est en baisse, le gouvernement parle d’un “recalibrage des aides écologiques” alors même que le rapport Pisany- Ferry, remis l’année dernière aux pouvoirs publics, mentionne que le respect des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici 2050 nécessiterait des dizaines de milliards d’euros d'investissement supplémentaires par an. Mais voilà, le gouvernement n’a qu’une obsession : réduire la dette publique par tous les moyens, au besoin en alourdissant une dette climatique qui, elle, ne pourra jamais s’effacer.
La transition écologique apparaît de plus en plus comme un slogan trompeur qui se limite au développement du parc de véhicules électriques. L’adaptation technologique à la crise environnementale promet d’être défaillante et la prévention qui nécessiterait de s’engager vers plus de sobriété et de décroître dans certains domaines est inexistante.
Notre civilisation est affectée d’une voracité maladive, elle puisera dans les entrailles terrestres jusqu’à la dernière goutte de pétrole, jusqu’au dernier m3 de gaz, jusqu’au dernier gramme de silicium. Patrick Pouyanné, ,le PDG de Total, dans une interview publiée par le journal “Les Echos” déclare vouloir continuer à alimenter la demande mondiale en pétrole et à investir sachant que le pic pétrolier n’est pas encore là, “ sans doute quelque part entre 2030 et 2040” . La firme écocidaire Total dispose donc encore de belles années devant elle ! Et la contribution exceptionnelle demandée aux grandes entreprises ne devrait pas empêcher de dormir Patrick Pouyanné : Total a engrangé en 2023 un bénéfice net d’environ 20 milliards d’euros quand la taxe très minimaliste du projet de loi de finances ne devrait rapporter toutes entreprises confondues que 6 milliards d’euros environ. Il s’agit d’ une mesure cosmétique pour sauver les apparences, tout comme “la contribution temporaire et exceptionnelle” frappant les plus riches ménages, par ailleurs limitée à ceux dont le taux d’imposition effectif est inférieur à 20%, en fait des mesures visant à limiter le recours aux niches fiscales et à certains abattements qui ne devraient même pas permettre à ces immenses fortunes de se retrouver à un niveau d’imposition moyen !
Ces contributions exceptionnelles sont là uniquement pour donner un semblant de réalité et de consistance au discours mensonger sur la solidarité et l’effort demandé à tous. Ce gouvernement fait miroiter quelques petites lueurs d’espoir, demande aux grands groupes et aux grandes fortunes de donner quelques miettes afin d’endormir la demande de justice sociale et d’équité fiscale. La ficelle est vraiment très grosse mais elle est à la mesure de l’assurance des communicants du pouvoir et de la malhonnêteté intellectuelle des médias dominants.
Comme d’habitude, dans cette société au service des puissants, les efforts les plus conséquents et les plus douloureux vont frapper les plus faibles et ce sont eux qui vont pâtir en premier lieu de la dégradation de l’environnement et des conditions de vie.
Ce projet de budget est un non sens écologique et social, il tourne le dos aux défis majeurs du moment et rend encore plus intolérable le déni démocratique qui a porté Michel Barnier aux commandes. Le néolibéralisme est absolument incapable de se remettre en cause.
Le refus d’entériner les résultats du référendum de 2005 avait déjà déniaisé une bonne partie des citoyens mais avec la nomination de Michel Barnier et de tout son contingent de tocards sans scrupule et sans autre projet que celui d’utiliser n’importe quel moyen pour servir leur carrière, l’illusion démocratique s’est définitivement dissipée.
Le pouvoir fait fi du mécontentement populaire, place maintenant à la gestion policière. . .