Jean-Luc GASNIER (avatar)

Jean-Luc GASNIER

Inactif en activité, membre d'ATTAC33, de nationalité française mais terrien avant tout

Abonné·e de Mediapart

646 Billets

3 Éditions

Billet de blog 14 novembre 2025

Jean-Luc GASNIER (avatar)

Jean-Luc GASNIER

Inactif en activité, membre d'ATTAC33, de nationalité française mais terrien avant tout

Abonné·e de Mediapart

Un devoir de mémoire bien défaillant

Jean-Luc GASNIER (avatar)

Jean-Luc GASNIER

Inactif en activité, membre d'ATTAC33, de nationalité française mais terrien avant tout

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Par ces temps ingrats où sa grandeur jupitérienne est contestée, le Président affectionne les commémorations qui lui permettent de regagner un peu de prestige, les attributs de la fonction le hissent alors sur des hauteurs inespérées dans une représentation qui se veut consensuelle. Les cérémonies qui ont rythmé à différents endroits de la capitale la journée anniversaire des attentats du 13 novembre 2015 ont été de ce point de vue une magnifique occasion de convoquer l’émotion populaire au service du redressement d’une popularité au plus bas.

Emmanuel Macron a commémoré toute la journée, réconfortant à qui mieux mieux, partageant la douleur des victimes, des parents et amis ayant perdu un proche, se recueillant avec une implication aussi démonstrative que possible.

Les longues poignées de mains appuyées par un regard embué et par quelques paroles de réconfort ont sans nul doute témoigné de l’empathie naturelle de cette âme sensible, de sa capacité à partager les souffrances de celles et ceux qui sont frappés par le destin ou tout simplement éprouvés par les difficultés du quotidien. Ne lui est-il pas arrivé d’aider des chômeurs à traverser la rue pour retrouver un emploi ? 

Et cette émouvante commémoration a permis une nouvelle fois de chérir notre République et de vanter ses valeurs, d’exalter «  le vivre ensemble » dans un œcuménisme vigilant et bienveillant, d’assurer bien évidemment que « tout sera fait pour empêcher toute nouvelle attaque ».

La liberté, l’égalité, la fraternité constituent le socle de notre vie commune que le terrorisme ne doit pas ébranler.

Toujours le même refrain, toujours les mêmes mots ; alors que les actes sont si défaillants, si décevants, si éloignés des idéaux proclamés.

En France, les commémorations sont désormais davantage une insulte qu’un hommage aux victimes tant les politiques conduites rendent leurs morts, leurs sacrifices inutiles.

En 2024, à l’occasion du 80ème anniversaire de la Libération, Emmanuel Macron s’était rendu sur la plateau des Glières, haut lieu de la résistance, pour une cérémonie exceptionnelle. Mais quel peut bien être le sens d’une telle commémoration quand le programme voulu par le Conseil national de la résistance est à ce point bafoué et mis à mal par sa politique ? Le devoir mémoriel nécessiterait le respect des engagements pris à l’époque et du chemin qui avait été montré.

Rendre hommage aux victimes du terrorisme nécessiterait de faire en sorte que leur martyre n’ait pas été vain et donc avant tout de mener une véritable politique de prévention, de tarir le mal à la source. Or la France, grande pourvoyeuse d’armes, encore marquée par des réflexes colonialistes, n’adopte pas une politique internationale permettant d’apaiser les tensions et de décourager le fanatisme.

Ainsi au Proche-Orient, dans le cadre du conflit israélo-palestinien, la lâcheté et l’hypocrisie de la diplomatie française qui refuse de prendre tout type de sanction à l’égard d’un Etat accusé de génocide et qui va jusqu’à réprimer sur le territoire national les manifestations pacifiques de soutien au peuple palestinien, ne peuvent que provoquer la désespérance, attiser les haines et jeter des esprits fragiles dans les bras d’organisations terroristes ou les inciter à des actes isolés.

Sur le site de France Info, à l’occasion de cette commémoration du 13 novembre, il est rappelé que « la menace terroriste est toujours là » et que «  cette menace a changé de visage » : « plus de la moitié des projets déjoués, depuis l'attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, sont liés au conflit israélo-palestinien et à la situation à Gaza. »

Non monsieur Macron, rien n’est véritablement fait pour dissuader de nouvelles attaques !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.