On ne constate que trop où se situe en permanence la sollicitude et la compassion humaine dans le traitement de l’information sur le conflit israélo-palestinien, conflit totalement asymétrique à plus d’un titre. Les journalistes ne s’en rendent d’ailleurs même pas compte, habitués à un traitement différencié de l’information : d’un côté des êtres humains, de l’autre des statistiques qui, pour effrayantes qu’elles soient, tendent à refouler l’empathie. C’est au minimum tendancieux et souvent carrément indécent.
Gaza n’est plus qu’un amas de décombres et de cendres recouvrant des dizaines de milliers de civils innocents, le plus souvent des femmes et des enfants, parcourus par des centaines de milliers de blessés qui demeureront infirmes à vie mais la priorité reste toujours aux quelques dizaines d’otages détenus par le Hamas. Serait-il possible d’entendre : « Des centaines de palestiniens emprisonnés injustement depuis des années vont-ils enfin retrouver leur famille en échange de la libération des otages israéliens à la faveur d’un cessez-le-feu qui n’a que trop tarder compte tenu de la passivité de la communauté internationale ? »
Il n’est pas nécessaire que la compassion change de camp mais serait-ce trop demander qu’elle ne soit pas uniquement réservée aux otages du Hamas et aux familles israéliennes ? Les prisonniers palestiniens sont aussi les otages des gouvernements extrémistes israéliens.
De nombreux témoignages font état des conditions abominables dans lesquels les prisonniers palestiniens sont détenus, toujours maltraités, souvent torturés. Un seul exemple particulièrement révoltant : des prisonniers palestiniens ont dû par exemple être amputés à la suite de menottages prolongés et excessifs. ( En lien un article de l’Humanité à ce sujet :https://www.humanite.fr/monde/guerre-israel-hamas/gaza-des-palestiniens-prisonniers-menottes-puis-amputes-denonce-un-medecin-israelien )
On peut aisément imaginer les commentaires des médias dominants si des otages israéliens étaient libérés avec des membres en moins . . .