En France, depuis des années, le montant des dividendes distribués aux actionnaires des entreprises du CAC 40 ne cesse d'augmenter pour atteindre des sommes faramineuses. Ainsi en 2024, 100 milliards d'euros ont-ils été généreusement distribués sous forme de dividendes ou de rachats d'actions. Les analystes financiers prédisent une année 2025 particulièrement faste pour les détenteurs de capitaux avec une croissance des dividendes versés qui pourrait atteindre 8 %. La France est la championne d'Europe dans ce domaine alors qu'elle est dans le même temps, au dire de François Bayrou, la championne d'Europe de la paresse et de l'assistanat. L'immense richesse captée par les actionnaires est probablement due au talent des entrepreneurs et autres premiers de cordée sans qu'il soit nécessaire de mobiliser les travailleurs.
Pour nos dirigeants, la valeur ajoutée des entreprises françaises est essentiellement le fruit du capital. Il est donc nécessaire de poursuivre et d'accentuer la politique économique et sociale à l'oeuvre dans ce pays : taxer la pauvreté, souvent synonyme d'oisiveté, pour alimenter toujours plus la richesse, seule pourvoyeuse de croissance et de prospérité. Les taux de rémunération de l'épargne populaire des travailleurs fainéants seront donc réduits drastiquement à compter du 1er août (le taux du livret A devant chuter à 1,7 % et le taux du livret d'épargne populaire à 2,7 %).
Résumons nous : 8 % environ d'augmentation prévue pour les dividendes des actionnaires et près de 30 % de baisse pour la rémunération du capital épargné par les travailleurs, mais il est vrai que ceux-ci ne mangent pas de brioche au petit-déjeuner.
Que dire de plus sinon que la logique de ce régime inique est développée jusqu'à l'obscénité.