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Billet de blog 18 novembre 2025

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« Le compromis en tant que tel n’est pas une fin en soi »

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis le début de la discussion budgétaire au Parlement, les affirmations péremptoires au sujet de la fiscalité et de son impact sur l’économie nationale fusent des bancs de la droite et de l’extrême droite, du Modem jusqu’au Rassemblement National.

Les formules choc ne manquent pas : « la France ne produit pas assez et ne travaille pas assez», « la France, championne olympique des prélèvement obligatoires », « la France, pays le plus taxé au monde », « la dépense publique est aujourd'hui trop importante et insupportable pour l'État », «le coût du travail est trop élevé en France », « le déficit de compétitivité de nos entreprises est important ». . .

Le gouvernement reprend évidemment à son compte toute cette propagande libérale et se veut particulièrement alarmiste : la France , asphyxiée par une dette publique phénoménale et par des impôts confiscatoires, est au bord du gouffre et, avec toutes les taxes supplémentaires votées, elle risque de chuter définitivement.

Le sommet Choose France qui réunit cette année à la Maison de la Chimie, à Paris, des investisseurs français semble malgré tout se dérouler sous de meilleurs auspices.

Le climat des affaires jusqu’alors très sombre, presque désespérant, s’améliore. A cette occasion, les nuages qui s’accumulaient au dessus du monde des affaires se dissipent comme par enchantement, l’éclaircie est belle, revigorante.

L’ économie française reprend des couleurs, elle redevient subitement attractive, dynamique, compétitive, elle figure subitement dans le peloton de tête des économies européennes. Au sommet Choose France, Roland Lescure se félicite de la reprise encourageante de la croissance, la France « fait mieux que la zone euro dans son ensemble » et les données macroéconomiques sont bonnes : «  la production industrielle a rebondi, l’investissement a été en croissance, les exportations ont repris » .

La France n’est-elle pas, d’après le baromètre EY ( qui mesure l’attractivité économique d’un pays), le pays le plus attractif d’Europe pour les investisseurs étrangers pour la 3ème année consécutive ?!

Au dire de certains patrons présents au Sommet, la France serait même « une terre bénie » grâce à son électricité bas carbone !

Alors, bien évidemment, il faut que la bonne politique macroniste puisse continuer à porter ses fruits pour les détenteurs de capitaux. Les gauchistes de l’Assemblée nationale ne démoliront pas ce qui a été patiemment et méthodiquement construit depuis des années sous l’impulsion d’Emmanuel Macron

Ce sommet Choose France, c’est l’occasion de tirer les choses au clair dans tout ce tumulte et cet imbroglio parlementaire, le moment propice pour rassurer le patronat.

En quelques mots, Sébastien Lecornu, également présent à ce sommet, lève le voile sur ses intentions véritables : « On fait peur actuellement à une partie du pays avec des taxes qui n’auront jamais d’application, parce qu’elles ne sont pas constitutionnelles, parce qu’elles n’ont pas d’assiette ».

"Il faut arrêter de faire comme si tout ce qui était voté était réellement voté !

La France ne change pas de cap, la politique de l’offre si favorable au capital et si délétère pour les travailleurs et pour toutes les personnes sans emploi va continuer. La représentation nationale ne saurait prendre en compte les intérêts des gens qui ne sont rien, il n’y aura pas d’alternative à la politique menée en faveur des premiers de cordée.

Par ses déclarations, Sébastien Lecornu montre son vrai visage de moine soldat du macronisme et crache à la figure de tous les députés élus sur le programme du NFP.

Pourtant certains députés qui prétendent défendre le peuple s’obstinent encore à lui faire confiance ! Ils devraient méditer cette sentence du Premier ministre prononcée là aussi au sommet devant un auditoire rassuré et rasséréné : "Le compromis en tant que tel n'est pas une fin en soi".

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