« La famille était expulsable » et « le ministre de l’intérieur (…) applique avec fermeté les décisions d’éloignement tout en veillant scrupuleusement au respect des droits des étrangers ».
Tous ces enfants étrangers qui courent en liberté dans nos cours d'école représentent un trouble évident à l'ordre public, à cet « ordre républicain » si cher à Manuel Valls. Même s'il déclare que « l'homme, la jeunesse, les enfants sont une priorité », notre ministre assume une politique extrêmement frileuse en matière d'immigration et renvoie impitoyablement chez eux tous les immigrés qui ne seraient pas capables d'assimiler nos us et coutumes. Il faut veiller à ne pas exaspérer les français, à contenir la montée des réflexes xénophobes, à ne pas dépasser ce « seuil de tolérance » si souvent évoqué par les idéologues de droite. Manuel Valls, en maîtrisant les flux migratoires, assure combattre la montée du Front National. Et il rappelle sans cesse que le respect de la loi doit aussi être une valeur de gauche.
Certes, mais avec l'interpellation de Leonarda, un pas de plus vers l'infamie – même s'il a été provoqué par des circonstances particulières - a été franchi par une administration placée sous sa responsabilité et le seuil de tolérance à son égard est désormais dépassé. Pour la majorité des électeurs qui ont permis l'accession au pouvoir d'une majorité socialiste, la coupe est pleine. Cette nouvelle affaire est un véritable électrochoc, une sorte de révélateur . Le ministre de l'Intérieur est peut-être là pour donner des gages à une frange de l'électorat sensible aux thèses du FN mais il symbolise plus que tout autre la rupture du gouvernement actuel avec les idéaux et les valeurs portées traditionnellement par la gauche
La politique de François Hollande s'inscrit à l'évidence dans la droite ligne de tous ses prédécesseurs : une politique libérale mais aussi sécuritaire et démagogique comme l'était la politique de Nicolas Sarkozy.
Quand Marine le Pen, par provocation, marie l'UMP et le PS en parlant volontiers d'UMPS, elle ne fait que traduire, malheureusement, une certaine réalité que ressentent aussi les citoyens classés par les médias à l'autre extrémité de l'échiquier politique.
En Allemagne, les choses sont plus claires : les partis qui se ressemblent s'assemblent pour gouverner ensemble. La chancelière Angela Merkel vient ainsi d'engager des négociations avec les dirigeants sociaux-démocrates pour former une vaste coalition qui pourrait réunir la CDU-CSU et le SPD.
En France, une coalition de ce type est impensable mais l'opposition entre la gauche et la droite gouvernementale est de plus en plus factice. La constitution de la Vème République favorise l'émergence d'ambitions personnelles s'appuyant sur des partis voire sur des clans et reposant sur des postures davantage que sur des idées. Les prises de position, les engagements, sont ainsi en grande partie réfléchis, fabriqués afin de se démarquer de ses adversaires dans la course au pouvoir. Une fois en place, le locataire de l'Elysée pratique grosso-modo depuis 30 ans (1983 et le tournant de la rigueur) la même politique. Mais le peuple finit par se lasser . . .