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Billet de blog 19 novembre 2024

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Usus, fructus, abusus !

Donald Trump, avec à ses côtés Elon Musk, représente la dérive ultime et monstrueuse d’un monde occidental qui ne défend que la liberté des entrepreneurs.propriétaires. Leur rapport au monde se résume au slogan “Usus, fructus, abusus”.

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Nous sommes maintenant habitués : la COP 29 sera très probablement un échec, au mieux une déclaration d’intentions non suivie d’effet. La communauté scientifique alerte les décideurs depuis maintenant des dizaines d’années sans être véritablement entendue.   Notre planète se réchauffe, notre environnement se dégrade,les COP se succèdent et rien ne bouge fondamentalement. Le mode de vie des pays riches  ne semble pas négociable. 

Les rapports sont là, des bibliothèques entières sont remplies de dossiers expliquant les solutions, proposant des pistes dans chaque domaine.  Nous savons ce qu’il faut faire pour limiter nos émissions de gaz à effet de serre, pour sauver ou restaurer les écosystèmes menacés. Pourtant, globalement, nous continuons sur la même voie, dépassés par les événements, prisonniers d’ un système, entraînés dans une dynamique infernale qui ne semble pas devoir s’arrêter et qui nous mène au désastre.  

Et comment espérer encore avec des dirigeants mondiaux qui sont dans leur grande majorité corrompus et au service d’un capitalisme financier destructeur ? 

Avec Donald Trump, avec Javier Milei qui vient de quitter la COP 29, un palier supplémentaire a été franchi. La Terre est devenue une immense zone de discount, ces ultra libéraux autoritaires mettent  la planète en liquidation.  “Tout doit disparaître” pour dynamiser l’économie, pour engranger le maximum de bénéfices, pour augmenter les profits des grandes multinationales et les dividendes des milliardaires qui en sont propriétaires. La liberté d’entreprendre est poussée jusqu’à son paroxysme.  La société est faite d’individus, propriétaires ou non, qui peuvent tout s’autoriser à l'intérieur de leurs cercles d’autonomie, un cercle d’autonomie immense qui s’étend jusqu’à la planète Mars pour des hyper capitalistes propriétaires de transnationales comme Elon Musk ou un cercle d’autonomie restreint à la cellule familiale pour les travailleurs pauvres, contraints de toutes parts par un environnement hostile. Certains se permettent tout quand une part de plus en plus importante de la population n’a plus accès à rien. Le collectif s'efface, les biens communs disparaissent. Un entrepreneur libertarien comme Elon  Musk  est un Homo deus qui veut pouvoir s’affranchir de la nature voire même de la condition humaine. Les grands patrons trumpistes  ne veulent pas que l’Etat entrave la bonne marche de leurs affaires en fixant des limites ou en imposant des  contraintes. Leur rapport au monde se résume au slogan “Usus, fructus, abusus”. 

Donald Trump, avec à ses côtés Elon Musk, représente la dérive ultime et monstrueuse d’un monde occidental qui ne défend que la liberté des entrepreneurs et favorise  le développement inconsidéré et immaîtrisé de techniques qui nous contraignent et nous asservissent et ne peuvent constituer des solutions à la dégradation de l’environnement. 

Mus par un désir d’expansion, de possession et d’exploitation immodérée des ressources naturelles, les USA  se sont bâtis et unifiés au détriment des peuples autochtones, en exterminant des tribus indiennes qui avaient un tout autre rapport à la nature.. Sous la férule d’un capitalisme mondialisé, ce modèle de développement consumériste et individualiste  s’est imposé partout sur la planète. Alors même qu’il atteint ses limites, Trump, Milei, et bien d’autres dirigeants occidentaux se proposent de l’amplifier. C’est un projet fou dont Sitting Bull, chef sioux, avait bien perçu toute la perversion :

Pourtant, écoutez-moi, vous tous, nous avons maintenant affaire à une autre race, petite et faible quand nos pères l’ont rencontrée pour la première fois mais aujourd’hui grande et arrogante. Assez étrangement, ils ont dans l'idée de cultiver le sol et l’amour de posséder est chez eux une maladie. Ces gens-là ont établi beaucoup de règles que les riches peuvent briser mais non les pauvres. Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui nous gouvernent. Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour leur propre usage et se barricadent contre leurs voisins ; ils la défigurent avec leurs constructions et leurs ordures. Cette nation est pareille à un torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage.”

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