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Billet de blog 20 janvier 2018

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Comme une éclaircie dans un ciel d’orage

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De temps en temps, survient l’éclaircie dans un ciel d’orage.

L’abandon du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes est une belle victoire car c’est une victoire collective, une victoire de la coopération,  de la solidarité, de la persévérance.

C’est une belle victoire et ce n’est certainement pas une défaite de la démocratie.

La décision de renoncer a certes été prise par ce gouvernement en contradiction avec les résultats du référendum du 26 juin 2016, mais cette consultation avait été organisée dans de mauvaises conditions : un périmètre trop  restreint avait privé du droit de vote des populations concernées et des informations biaisées avait permis la manipulation de l’électorat.  Une vraie citoyenneté ne peut s’exercer qu’en présence d’électeurs correctement informés, conscients des enjeux véritables et des différentes solutions. Ce n’est pas une défaite de la démocratie, c’est au contraire la défaite de la manipulation, du trucage et du mensonge organisé.  

C’est une belle victoire et ce n’est pas non plus « une capitulation devant la violence ».

Car, sur le territoire de la ZAD, la violence venait des forces de l’ordre et de leurs provocations inutiles. C’est l’espoir d’une sortie de crise véritablement négociée afin de permettre d’éviter des affrontements désormais inutiles. Ce qui constitue une victoire pour certains est évidemment  ressentie comme une défaite par d’autres  mais les appels au nettoyage de la ZAD  manu militari  sont intolérables,  Les propos d’un certain nombre de responsables socialistes et de dirigeants LR comme Bruno Retailleau,  réunis dans un combat d’arrière garde et revanchard, sont des propos criminels qui les déshonorent. Le projet d’aéroport est abandonné, l’Etat a finalement renoncé à la violence environnementale, il doit renoncer aussi  à la violence sociale.

C’est une belle victoire et ce n’est pas non plus la victoire du désordre.

 Le désordre, c’est le maintien d’un ordre établi insoutenable, c’est le dérèglement  climatique, c’est la pollution chimique généralisée,  c’est les migrations provoquées par les famines et les guerres, c’est l’accroissement des inégalités, c’est le libéralisme et son « laissez faire laissez aller » qui ne profite qu’aux puissants.

Cette victoire est celle des zadistes, mais aussi de toutes celles et ceux qui refusent l’idéologie de la croissance à tout prix et d’un développement au service des lobbies. Une  même chaine de solidarité et de valeurs réunit tous les résistants à cette mécanique infernale, à ce rouleau compresseur, qui nous conduit au désastre et  qui écrase  parfois ceux qui, comme Rémi Fraisse, tentent de se mettre en travers de sa route.

La ZAD peut désormais devenir un bien commun, un exemple de terre reconquise par des paysans travailleurs qui veulent rester maîtres de leur destin et vivre sur un territoire qu’ils valorisent  dans le respect de l’environnement.

Cette victoire est une belle victoire mais ce n’est qu’une éclaircie.

Sous la houlette d’Emmanuel Macron, ce gouvernement a pris la décision qui lui était le moins dommageable sur le plan politique mais il demeure fondamentalement au service des lobbies industriels et financiers.  Il reste beaucoup de combats à mener pour que cette éclaircie soit véritablement annonciatrice d’un meilleur temps pour la planète.

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