A l’instar de certains partis installés confortablement dans la vie politique et dans une société dominée par un capitalisme financier dont ils sont les servants, il existe aussi des journalistes de gouvernement qui ne conçoivent pas leur métier autrement que dans la complaisance et le faire-valoir des dirigeants en place. Avec ces journalistes de cour, ces “chiens de garde” accrédités, le pouvoir soigne sa communication, il joue sur du velours, il sait que les questions de ces amis n’ont à chaque fois pour but que de lui permettre d’apporter des justifications à son action politique, il sait qu’il pourra développer ses explications aussi piteuses et incroyables soient-elles sans courir le risque d’être contredit, il sait que le fer ne sera jamais porté dans la plaie.
Avec le vote de “la loi immigration” négociée honteusement, en catimini, avec la droite la plus extrême et la violation manifeste du contrat passé avec toutes celles et ceux qui avaient permis en 2022 leurs réélections, Emmanuel Macron et toute sa clique ont infligé le 19 décembre une blessure profonde à la démocratie et à la République dont ils se gargarisent pourtant à longueur de temps. La plaie est béante, ouverte, à la vue de tous. Mais le lendemain, l’interview du Président, réalisée à sa demande dans le cadre de l'émission “C à vous” sur France 5 s’est déroulée tout à fait confortablement. Entre le maître et ses valets, l'ambiance était détendue, conviviale, bienveillante.
Le Président a pu nier l’évidence avec un aplomb extraordinaire, mentir effrontément et même se payer le luxe de faire le fanfaron en vilipendant les inspirateurs de sa politique. Cet interview puait le mensonge, la lâcheté et le déshonneur.
Emmanuel Macron fait penser à ces petites frappes qui, après avoir reçu une bonne raclée, s'enfuient en courant et, une fois à bonne distance, se retournent pour faire un doigt d’honneur à leur agresseur.
A propos d’honneur, notre Président n’est pas partisan que l’on retire la légion d’honneur à Gérard Depardieu. C’est sans doute le seul avis raisonnable de cette interview lamentable : Emmanuel Macron est le grand maître de cet ordre qui regorge d”escrocs, de guerriers sanguinaires, de tyrans, de meurtriers en série à la tête d’Etats qui foulent au pieds les droits de l’homme les plus élémentaires. Gérard Depardieu ne devrait pas trop y dépareiller.