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Billet de blog 23 septembre 2017

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« L’effet cocktail » du macronisme

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L’instant est solennel, il engage l’avenir et mérite d’être immortalisé  : devant des journalistes et leurs caméras convoqués pour l’occasion,  Emmanuel Macron signe les ordonnances sur la loi Travail. Le Chef de l'Etat est le seul à signer mais on aurait pu inviter Pierre Gattaz  à parapher également les documents  qui consacrent  sa victoire. Car la signature de ces  ordonnances est bien un acte de capitulation, un acte de reddition devant le capital, préparé, organisé, et finalement imposé aux Français, sous la houlette du MEDEF qui rêve déjà à d’autres lendemains qui chantent.  Peu de temps après l’élection d’Emmanuel Macron et la nomination d’Edouard Philipe à Matignon,  Pierre Gattaz avait déclaré : « pour l’instant, nous sommes sur un nuage » ! Quatre mois plus tard, la jubilation du patron des patrons doit être stratosphérique.

 « Gouverner par le peuple et pour le peuple. . . »

Dans une République digne de ce nom, respectueuse de sa constitution, trahir ainsi les intérêts du peuple devrait être considéré comme une forfaiture. Et c’est effectivement à coup sûr « un coup d’état social » pour reprendre l’expression de Jean-Luc Mélenchon.

Macron vient d’accroître considérablement la toxicité du capital pour la société française, pour le peuple au nom duquel il est censé gouverner,  et il est bien décidé à ne pas en rester là.

Les chercheurs de L’INSERM viennent de mettre en évidence « l’effet cocktail » chez l’homme de l’exposition simultanée à des perturbateurs endocriniens : quand elles se combinent, ces molécules ont des effets 10 à 1000 fois supérieurs que si elles sont seules .

Les réformes  et les mesures de régression sociale engagées à marche forcée et quasiment simultanément par Emmanuel Macron  vont provoquer un effet cocktail sur notre modèle social.  La réduction drastique  des contrats aidés, la diminution des APL, la suppression annoncée de postes de fonctionnaires, les ordonnances modifiant le Code du travail, la réforme  des  retraites bientôt lancée, etc , vont terriblement affecter les plus faibles et empoisonner leur existence. On savait depuis son passage au ministère des finances  et sa fameuse « loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques  » - dite « loi Macron »-  que  le jeune protégé de François Hollande  était dangereux,  mais, cantonné à un ministère,  il n’avait pas donné toute sa mesure.  Depuis son accession au trône élyséen, la créature de l’oligarchie financière déploie tout son talent  et les Français sont désormais exposés massivement  à toutes les saloperies et toxines secrétées par cet animal politique et la meute qui l’accompagne.  Le risque de désintégration et de disparition  définitive des acquis sociaux hérités du Conseil national de la Résistance est  particulièrement important.  Ce risque est d’autant plus élevé qu’une alliance d’état  entre le capital, la police et la justice se profile à l’horizon avec la future loi antiterroriste « renforçant le sécurité intérieure» ; un capitalisme mafieux pourra ainsi prospérer dans un système néolibéral-totalitaire, sous protection policière. Une forme de peste brune menace la société française et elle affecte déjà,  à la marge, les catégories de personnes les plus fragiles, les plus exposées : les immigrés, les jeunes beurs et noirs de banlieue, et tous les opposants  qui entendent résister à un capitalisme extrême de plus en plus dévastateur. Dans cette marche forcée vers une économie libérée de toute contrainte, les accords de libre-échange  jouent  le rôle d’agent dopant et de carcan indépassable.  Le capitalisme financier impose ses tables de loi, gravées dans le marbre de ces  traités internationaux qui sont les effaceurs,  les laminoirs des droits sociaux  et environnement acquis dans un cadre national. Le CETA ( l’accord commercial entre le Canada et l’UE) vient de rentrer en application provisoire avec la bénédiction du gouvernement qui peut ainsi s’abriter derrière la mégastructure européenne afin de masquer sa responsabilité, et arguer ensuite de la nécessaire adaptation de notre économie : il faut marcher si l’on ne veut pas être dépassé, marginalisé, écrasé par une concurrence de plus en plus vive.

Il est grand temps de refuser de marcher et d’ingurgiter le cocktail mortifère d’Emmanuel Macron.

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