Emmanuel Macron a donc finalement reconnu l'État de Palestine devant l'Assemblée générale de l'ONU à New-York. Cette reconnaissance est saluée par la quasi-totalité des commentateurs des médias dominants, les commentateurs autorisés comme aurait pu le dire Coluche, qui parlent de discours historique, rempli d'humanité, bien équilibré, et patati et patata.
Chapeau l'artiste pour ce numéro qui permet de se donner bonne conscience à peu de frais ! Notre imposteur national a une nouvelle fois déployé tout son talent.
Enfin ! « Le temps est venu » ! Les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie vont pouvoir mettre une pancarte « Propriété privée » pour faire obstacle aux F35, aux chars Merkava, aux mitrailleuses lourdes de l'armée israélienne qui répandent la mort et la désolation dans leurs territoires ! Des territoires qui ne sont plus que des champs de ruine à Gaza et une mosaïque informe, disloquée, mitée par les colons israéliens en Cisjordanie, des territoires qui ne sont déjà plus reconnaissables tant ils ont été ravagés et affaiblis – pour Gaza, on peut parler d'anéantissement - au point de ne plus pouvoir prétendre à la viabilité et à l'autonomie en l'état. Des territoires qui restent plus que jamais sous l'emprise et le feu de Tsahal.
Une reconnaissance de la Palestine aussi tardive et qui n'est pas assortie de sanctions dures et dissuasives contre Israël, et notamment de l'arrêt immédiat de toute livraison d'armes et des accords de coopération, est purement symbolique mais aussi contreproductive : elle revient à hystériser encore davantage le bourreau et à l'inciter à terminer son travail encore plus vite. Netanyahou promet qu' « aucun État palestinien ne verra le jour à l'ouest du Jourdain » et ses ministres Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich proposent déjà d'annexer la Cisjordanie occupée.
Ce 22 septembre à New-York, Emmanuel Macron avait un sacré rendez-vous avec l'histoire !