Ainsi donc, ce jour-là, selon le procureur Pierre-Yves Couilleau, il n’y aura eu ni « violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité », ni « faute caractérisée exposant autrui à un risque d’une particulière gravité ». Rémi Fraisse est pourtant mort d’un tir de grenade offensive - un type de grenade qui avait déjà provoqué la mort de Vital Michalon à Creys Malville, en 1977 - ; et il s’est trouvé exposé à un risque, qui s’est révélé fatal , parce que l’ État français avait donné l’ordre à des gendarmes de défendre un bout de lande dérisoire, inoccupée, dans la zone des travaux du barrage de Sivens, avec « une extrême fermeté ».
Mais , finalement, pour la Justice, tout s’est déroulé selon les règles de notre bel État de droit. Comme on dit familièrement, « circulez, il n’y a rien à voir ! »
En sera-t-il de même pour ce qui concerne la mort de Jérôme Laronze, éleveur à Trivy, membre de la Confédération paysanne, abattu par les gendarmes le mois dernier, dans un silence médiatique effrayant, à la suite d’un contrôle administratif de son troupeau ? (Lire ici )
Notre « République en marche »nous parle pourtant, à grand renfort de démissions de personnages importants, de moralisation de la vie publique. . . La Justice semble pour l’instant s’en tenir à l’écart.