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Billet de blog 24 septembre 2024

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Des pouvoirs corrompus

Pour être légitime et donc respecté, le pouvoir ne peut être arbitraire, il doit  être rattaché directement ou indirectement à la volonté populaire.

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“Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple’, c’est le principe de notre République. 

Nos institutions et représentant.es exercent leur pouvoir au nom du peuple français. 

Pour être légitime et donc respecté, le pouvoir ne peut être arbitraire, il doit  être rattaché directement ou indirectement à la volonté populaire. 

Le pouvoir, c’est en fait  trois pouvoirs. Ces pouvoirs définis constitutionnellement sont le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Souvent contestés, ils pouvaient malgré tout jusqu’à présent invoquer pour les deux premiers une certaine légitimité issue des urnes, même si les conditions de formation et d’exercice de la citoyenneté sont très imparfaites et tendent à pervertir le jeu démocratique. Mais aujourd’hui, pour reprendre les termes du Président lors du premier Conseil des ministres, “un temps nouveau” s’est ouvert : ces pouvoirs  apparaissent au moins pour partie illégitimes, car soumis justement  à l’arbitraire plutôt qu’à la volonté populaire. Le non-respect assumé du scrutin de juillet constitue un point de bascule.

Le premier pouvoir, le pouvoir exécutif, désavoué lors des Européennes et lors des Législatives  tente de se maintenir en faisant allégeance à l’extrême droite. Le gouvernement de Michel Barnier  est placé sous la  tutelle du Rassemblement national qui peut à tout moment interrompre son exercice. L’ordre brutal d’un État autoritaire au service des possédants va encore s’accentuer  avec l’arrivée au ministère de l’Intérieur de Bruno Retailleau qui “n’est pas là pour faire semblant”. Ce monsieur veut rétablir l’ordre jusque “dans les esprits “ !  Nul doute qu’avec Bruno Retailleau (qui est notamment chargé des libertés publiques), plus encore qu’avec Gérald Darmanin, toute opposition de gauche et notamment écologiste sera perçue comme une contestation à combattre par tous les moyens, c'est-à-dire avec les moyens que l’on réserve aux organisations terroristes. Comment Michel Barnier ose-t-il encore parler de fraternité après avoir choisi un tel ministre ? Le pouvoir exécutif, afin de poursuivre sa politique économique pourtant rejetée maintes fois dans la rue et dans les urnes , est prêt à toutes les dérives, il a rompu les amarres avec la démocratie.  Il est corrompu et illégitime.

Le pouvoir législatif est désormais également pour partie illégitime, les députés d’Ensemble pour la république ont trahi leur électorat qui les avaient élus  dans le cadre du Front Républicain pour faire barrage à l'extrême droite. Ces députés qui sont désormais les alliés des Républicains dans le cadre d’une coalition de droite extrême sont des imposteurs et ont perverti le résultat des élections.  Désormais soutiens du gouvernement de Michel Barnier  dont le seul but est de maintenir la politique décriée et injuste du Président, ils ne représentent plus qu’eux-mêmes.

Quant au pouvoir judiciaire, il apparaît plus que jamais, dans son exercice au quotidien, soumis au vent mauvais qui souffle sur notre société. Sous la pression accentuée du Rassemblement national, le suivisme et le carrièrisme - qui ne sont  pas absents, loin s’en faut, du corps de la magistrature - de celles et ceux qui agissent aussi  au nom du peuple français  ouvrent la voie plus que jamais à une justice partiale : sévère  et expéditive avec les faibles et tous les contestataires, procédurière et au final d’une grande mansuétude avec les puissants.  

Et il faudrait aussi parler du quatrième pouvoir : le pouvoir de la presse, le pouvoir des médias.  Mais ce quatrième pouvoir, autrefois considéré comme un contre-pouvoir, a désormais partie lié du moins pour ce qui concerne les médias dominants avec le pouvoir exécutif.

En France l’exercice du droit de vote s’avère désormais impuissant à changer l’ordre néoibéral  imposé par un Président qui trahit sa fonction. La désobéissance civile devient un devoir.

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