Les Européennes sont passées et le choc est toujours là, bien présent mais aussi en devenir avec les élections législatives anticipées entraînées par la dissolution. Le RN est désormais l’astre noir de la politique française. Tout semble graviter autour d’un mouvement qui a longtemps fait figure de paria mais qui prospère, depuis que Marine Le Pen en a pris le contrôle et lissé son discours, dans un écosystème - pour adopter le langage des communicants - qui lui est globalement favorable. Le libéralisme économique et les milieux d'affaires se sont toujours accommodés des régimes fascistes d’extrême droite. Et la montée du RN doit beaucoup au remarquable travail d’endoctrinement et de manipulation de l’opinion accompli par les principaux médias détenues par une poignée de milliardaires ainsi qu’au processus de légitimation entrepris depuis 2022 par le clan macroniste afin de marginaliser la NUPES et la France insoumise en particulier. Le mur de l’argent se dresse aujourd’hui avec le Rassemblement national pour s’opposer à la démocratie et au désordre engendré par le multiculturalisme, la créolisation de la société et l’islamo-gauchisme.
Entre la gauche réunie sous la bannière du nouveau Front populaire et l’extrême droite, les élites économiques ont clairement choisi leur camp, et c’est le camp des imposteurs qui, sous couvert de défendre le peuple, vont encore accentuer l’ordre implacable d’une oligarchie dominante dont ils dénoncent pourtant les excès.
Le 7 juillet prochain, le capital entend bien avec la progression voire la victoire du RN conforter encore son emprise.
Le parti de l’ordre veut rétablir l’esprit de discipline et de soumission dont les entreprises et notamment les grands groupes ont besoin pour prospérer. Le Rassemblement National et le LR de Ciotti vont remettre la France au travail pour servir avant tout le capitalisme et accessoirement la famille et la patrie.
Leur France n’a nullement besoin de citoyens émancipés et de travailleurs qui réfléchissent aux conséquences sociales et écologiques de leurs actes de production mais de serviteurs zélés.
Un ordre qui n’est pas nouveau mais encore plus implacable se profile à l'horizon, un ordre porteur de grands désordres et de violences.
Car aujourd’hui, paradoxalement, le parti de l’ordre c’est assurément celui du désordre croissant, celui du désordre généré par la voracité et la boursouflure du capital, par une création de richesse qui, captée par une minorité, accroît la misère du plus grand nombre. Le parti de l’ordre est synonyme d’insécurité grandissante et de déséquilibres écologiques générateurs de catastrophes.
Le choix proposé le 30 Juin et le 7 juillet est simple :
Voulons-nous d’une société où les résidents étrangers, totalement privés de droit, ne seront plus des sujets mais simplement des objets à la disposition des entreprises ou destinés à être entassés dans des centres de détention en attendant d’être renvoyés vers leurs lieux de départ ou d’origine ?
Voulons-nous d’une société où les écologistes seront fichés comme terroristes ?
Voulons-nous d’une société où la représentation syndicale ne sera tolérée qu’à condition de collaborer avec les patrons ?
Voulons-nous d’une société où les luttes sociales et écologiques seront encore plus violemment réprimées ?
Voulons-nous d’une société où les sous-sols des commissariats et de la Sous-direction anti-terroriste regorgeront de citoyens considérés comme déviants ?
Voulons-nous d’une société tétanisée, d’une société de travailleurs aux ordres ?
Voulons -nous d’une société où règnera la violence ?
Le 30 juin et le 7 juillet, il faut voter Marine Tondelier, il faut voter Manuel Bompard, il faut voter Olivier Faure, il faut voter Fabien Roussel, il faut voter Poutou, il faut même voter Hollande, il faut voter sans trop réfléchir dans une sorte de réflexe de survie, il faut voter pour stopper la bête immonde qui éructe déjà : “Le 8 juillet, on va tout nettoyer au lance-flamme et au bazooka” (*)
Vraiment, tout sauf ça !
(*) Propos rapportés dans l'article de François Bougon sur Médiapart " Dans le Gard, la campagne acharnée de la gauche dans une terre difficile"