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Billet de blog 26 mai 2024

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Une année olympique pour le capital

2024, l’année des jeux, mais aussi une année olympique pour le patronat. Derrière la réforme de l’assurance chômage, derrière Total, derrière l’agriculture défendue par la FNSEA, il y a un pouvoir corrompu  et un même projet de société.

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2024, l’année des jeux, mais aussi une année olympique pour le patronat, la France est désormais le pays d’Europe le plus attractif pour les investisseurs étrangers. Le capital y bénéficie de conditions adéquates pour prospérer, il s’y sent bien. 

Et les perspectives restent favorables. Emmanuel Macron fait du bon travail, il tient ses promesses. Imperturbable, inflexible, Il continue de redresser le pays, il le rend conforme aux exigences et aux codes de l'entreprise, de la start-up nation.  Tendu vers cet objectif, il entend supprimer les normes, les réglementations, les contraintes inutiles qui sont susceptibles de limiter les gains de ceux qui comptent, de ceux qui l’ont porté au pouvoir : les financiers et les gros industriels. 

Bref, la casse sociale et écologique se poursuit, et même s'accélère. 

La casse sociale tout d'abord : le Premier ministre du roi, Gabriel Attal annonce  dans un entretien à “La Tribune dimanche”, journal économique et financier,  le durcissement des règles d’indemnisation des chômeurs. Il faut aller à marche forcée  vers le plein emploi, faire en sorte qu’aucun "bullshit job", ne demeure non pourvu, il faut alimenter le système, il faut entretenir  la machine à générer de la rentabilité et du profit pour le capital et les actionnaires. Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT juge que cette réforme est “criminelle”.

Et le même qualificatif peut s’appliquer à la casse écologique.

L’Assemblée générale du groupe Total a confirmé vendredi dernier la stratégie extractiviste de Patrick Pouyanné, reconduit à son poste pour une durée de trois ans.  Les actionnaires sont contents, leurs dividendes sont grassouillets à souhait et devraient continuer à afficher un embonpoint insolent.  

Les banques françaises comme le Crédit agricole et sa filiale Amundi - dont le siège a été encerclé le même jour par des manifestants écologistes - ne sont pas en reste, elles  suivent et encouragent le fleuron de l’industrie pétrolière française.  Elles continuent à investir dans les énergies fossiles, à financer les activités pétrolières et gazières de Total dont les derricks continuent à pomper et à s’élever un peu partout dans le monde.

La pollution est déjà responsable chaque année de la mort de plusieurs millions de personnes dans le monde

En France, la canicule de 2023 a provoqué la mort de plus de 5000 personnes selon Santé publique France. 

Patrick Pouyanné, est sans nul doute un des hommes les plus dangereux de France, une sorte de serial killer en col blanc, même si ses activités, encouragées par l’Etat,  se déroulent la plupart du temps en toute légalité.

Dans tous les domaines, l’économie impose sa loi. 

L’Assemblée nationale vient de voter la nouvelle loi agricole et  les gros exploitants pollueurs peuvent être satisfaits. Cette loi, criminelle également, crée pour les tous les délinquants des campagnes, pour tous ceux qui produisent en intensif sans  se soucier des dégradations et dommages collatéraux causés à l'environnement, une sorte de passe- droit, un permis de polluer sans appréhension. L’impunité devient la règle puisque la justice devra en effet  désormais prouver l’intentionnalité de la faute pour pouvoir sanctionner. Autant dire qu’il n’y a plus aucune menace de sanction car il faudrait donc qu’un agriculteur commette un dommage à l’environnement totalement gratuit et délibéré, déconnecté de l’acte de production pour risquer des poursuites ! La protection de l’environnement s'efface définitivement devant  un intérêt bien supérieur  :  la rentabilité de l'exploitation agricole. 

Au moment où la précarité et la pauvreté augmentent, à l’heure de la catastrophe climatique et  écologique, la cécité et la radicalité de ce système sont  stupéfiantes.

Derrière la réforme de l’assurance chômage, derrière Total, derrière l’agriculture défendue par la FNSEA, il y a un pouvoir corrompu  et un même projet de société, une même appropriation des biens communs, un même mépris pour tout ce qui ne peut être valorisé immédiatement, un même but assumé : le profit quoi qu’il en coûte  pour satisfaire une petite classe de privilégiés ultra-minoritaires.  

“Tu casses, tu répares, tu salies, tu nettoies. . .”  on se souvient de la formule de Gabriel Attal à la tribune de l’Assemblée nationale. Cette injonction menaçante du pouvoir ne s’applique qu’aux jeunes de banlieues. La racaille qui ravage nos vies présentes, qui compromet nos vies futures, peut salir et casser en grand  sans qu’aucune facture ne lui soit présentée, sans qu’aucune sanction ne lui soit appliquée.  

Et pendant ce temps-là, la flamme olympique circule de ville en ville.

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