F Hollande a annulé son voyage à la Réunion et aux Comores, la situation l’exigeait. Devant micros et caméras, il multiplie depuis 48 heures les déclarations, donne de la voix, use de toute son autorité. Face à cette situation de crise aigüe notre Président est en première ligne, désireux de mobiliser les services de l’Etat, soucieux de montrer sa solidarité vis-à-vis des victimes. F Hollande va suivre l’évolution de la situation et veut que cela se sache. Cette effervescence martiale est-elle provoquée par le conflit palestinien, par les massacres en série et les crimes de guerre de l’armée israélienne, par la volonté d’user du peu de crédit diplomatique qui lui reste pour faire pression sur Benyamin Netanyahou ? Réagit-il au bombardement par Tsahal d’une école de l’UNRWA (agence des Nations Unies) où s’étaient réfugiées 800 personnes, à Beit Hanoun, dans la bande de Gaza, il y a 17 morts et 200 blessés. Non, bien sûr : dans ce domaine-là, F Hollande ne veut rien et surtout n’exige rien, il est insignifiant et il cultive son impuissance à coup de déclarations irréfléchies et contradictoires qui font le bonheur du camp israélien. Quand on refuse de protéger le faible, on se met délibérément du côté de l’oppresseur, de l’agresseur, du terroriste. La France s’est abstenu lors du vote à l’ONU en faveur d’une enquête sur l’opération israélienne à Gaza, notre passivité - on peut même dire notre complicité - constitue bien évidement un laissez-passer, un permis de tuer en toute impunité, pour les responsables et les soldats israéliens.
Non, toute cette agitation médiatique est provoquée par le crash de l’avion d’Air Algérie assurant la ligne Ouagadougou-Alger. F Hollande bouscule son agenda, annule son voyage dans l’océan indien, enchaîne les réunions de crise à l’Elysée, pour informer les français des détails techniques de l’enquête concernant un accident d’avion. Notre président s’est-il mué en inspecteur Clouzeau ? Compte-t-il désormais consacrer son emploi du temps à la résolution d’énigmes et à l’aide aux victimes d’accidents ? Certes, ces morts endeuillent de nombreuses familles mais les milliers de morts accidentels que déplore la France chaque année vont-ils désormais absorber toute l’attention et l’énergie gouvernementales ? La réponse est évidente, terrible : dans le contexte actuel, ce battage médiatique n’est en fait qu’ une diversion, une formidable opération de communication qui recouvre d’un linceul morbide la vacuité de la politique française et les faiblesses insupportables d’un président, complice de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Aujourd’hui, cette politique compassionnelle pour tenter de faire oublier d’autres devoirs de solidarité et de secours autrement plus urgents et plus utiles est un scandale de plus.