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Billet de blog 27 janvier 2025

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L’austérité pour les pauvres, la sécurité pour les riches

Le projet de budget qui vient d'être adopté au Sénat fait le choix insensé d’ignorer complètement la crise climatique et environnementale

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Notre planète est malade, le diagnostic est posé : elle souffre d’une maladie dégénérative grave pouvant, si rien n’est fait, la rendre inhabitable. Les remèdes sont également connus et répétés à longueur de temps par les scientifiques lors des sommets internationaux et tout spécialement lors des COP pour le climat ou pour la biodiversité : il faut notamment réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, c’est la nécessaire transition énergétique, limiter et mieux traiter nos pollutions de toutes sortes, stopper l’artificialisation des sols et préserver les poumons verts de la planète, les forêts en tout premier lieu. Parallèlement, il est nécessaire d’ engager un effort d’adaptation au changement climatique dans tous les pays au niveau national mais aussi à l’international par la coopération en aidant financièrement les pays du sud à affronter des calamités et désordres dont les pays riches sont en grande partie responsables. Il ne s’agit pas là seulement d’une exigence morale mais de façon plus pragmatique d’une assistance intéressée permettant à l’avenir de limiter des flux migratoires qui seront sinon de plus en plus difficiles voire impossibles à contenir.

En résumé, prendre des mesures fortes visant à limiter le dérèglement climatique et faciliter l’adaptation des populations qui y sont le plus exposées devraient faire partie des priorités de tout gouvernement responsable et véritablement soucieux du sort des générations futures qui seront terriblement impactées par notre dette écologique qui est une dette impossible à résorber à la différence de la dette publique.

Malheureusement, face à la maladie, c’est la politique de l’autruche voire carrément le déni qui prévaut comme aux USA où Donald Trump, le chef de file des climato-sceptiques, vient d’annoncer qu’il se retirait de l’Accord de Paris.

En France, le projet de budget 2025 qui vient d’être adopté par le Sénat fait le choix insensé d’ignorer complètement la crise climatique et environnementale : l’écologie et l’aide au développement figurent parmi les postes budgétaires les plus touchés par les mesures d’économie proposées par le gouvernement. Eric Coquerel, le président de la Commission des finances estime qu’en tenant compte de l’inflation, les missions « Écologie, développement et mobilités durables » enregistrent une baisse de 2,9 milliards d’euros par rapport à la loi de finances 2024 et que l’aide publique au développement subit une contraction de près de 1,7 milliards d’euros ( Lire ici).

Dans le même temps, alors que l’UFC-Que Choisir et Générations Futures viennent de publier une étude alarmante sur la pollution de l’eau du robinet par des polluants éternels dans un certain nombre de communes ( Lire ici), un projet de loi soutenu par la ministre de l’agriculture Annie Genevard visant notamment à faciliter l’utilisation des pesticides par les agriculteurs et à autoriser de nouveau trois néonicotinoïdes tueurs d’abeilles arrive en discussion au Sénat ( En lien l'article de Reporterre à ce sujet) .

Selon l’expression du journal Reporterre, une politique de la terre brûlée se met en place afin de doper la compétitivité de notre agriculture et de notre industrie.

D’une façon plus générale, dans ce projet de budget, la politique austéritaire du gouvernement, placée sous le joug de l’idéologie néolibérale , frappe durement toutes les dépenses susceptibles d’aider les citoyens les plus défavorisés mais épargne les classes dominantes, détentrices des capitaux susceptibles de stimuler l’initiative privée et cette fameuse création de richesse qui est en train d’épuiser la planète.

Dans un tel contexte, il faut évidemment se préparer à traiter les menaces intérieures et extérieures : les budgets des ministères de l’Intérieur et des Armées sont considérablement augmentés.

Le budget en préparation est un budget d’austérité pour les pauvres et de sécurité pour les riches.

En l’état, le Sénat, largement dominé par une droite dure de plus en plus contaminée par les idées et les valeurs portées par l’extrême droite, fait donc le pari de la guerre et de la répression de l’immigration, des mouvements sociaux et des éco-terroristes plutôt que celui d’un développement véritablement soutenable et de la coopération.

Pour le Sénat comme pour le gouvernement, l’avenir est au chaos.

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