Imperturbablement, sans état d’âme, Israël poursuit son oeuvre de dévastation au Proche-Orient et, après avoir écrasé Gaza, étend désormais ses opérations militaires au Liban. Des bombardements massifs et particulièrement puissants touchent désormais les zones contrôlées par le Hezbollah jusqu’à la banlieue sud de Beyrouth. Tout boursouflé de morgue et de haine, sûr de son bon droit, le génocidaire Benyamin Netanyahou a fait le déplacement aux USA pour défier l’ONU, pour insulter la communauté internationale qu’il juge engluée dans un “marécage antisémite”. Juché sur des milliers de femmes et d’enfants déchiquetés, broyés, pulvérisés par les bombes de Tsahal, Netanyahou ose brandir le drapeau de la paix : “Israël cherche la paix, Israël veut la paix, Israël appelle la paix”. Fidèle à une stratégie bien rodée, il se pose en victime et en accusateur : “ Jusqu'à ce que l'Etat juif, soit traité comme les autres nations, (. . .) l'ONU sera considérée par les gens justes comme rien de plus qu'une farce méprisante”.
Comme d’habitude, la stratégie étant éprouvée, Israël est innocent car c’est Israël qui est attaqué et qui fait face à des ennemis sauvages. A la tribune de l'ONU, Netanyahou s’est toutefois retenu d’employer le qualificatif de “bêtes sauvages” qu’il a déjà utilisé à maintes reprises pour désigner les arabes qui entourent l’Etat d'Israël !
Pour une grande partie des diplomates présents, sa déclaration a fait l’effet d’une véritable provocation, beaucoup ont d’ailleurs quitté la salle mais, chez ses amis américains, Bibi aurait bien eu tort de se censurer et d’adopter une position plus modérée, plus conciliante, puisqu’il ne rencontre aucune résistance. Il peut cracher à la face du monde que les israéliens se battront jusqu’à “la victoire totale”.
Aux USA, il sait qu’il est en territoire conquis, chez un allié inconditionnel, indéfectible, chez son fournisseur d’armes. La farce de la proposition franco-américaine de cessez-le-feu de 21 jours ne risquait pas de le perturber, Netanyahou a appris à connaître et à mépriser “Genocide Joe”.
Le cessez-le-feu se transforme au contraire en une nouvelle aubaine de réapprovisionnement massif en armes. Le Premier ministre israélien repart avec la promesse d’une aide militaire supplémentaire de 9 milliards de dollars, de quoi nettoyer des zones à coloniser de pas mal d’animaux sauvages. . .
Le sud du Liban est déjà en proie au chaos alors même que l’armée israélienne continue l’anéantissement de Gaza et termine son travail génocidaire presque tranquillement, à l’abri du regard des journalistes qui sont tenus à l’écart ou éliminés physiquement. Dans leur majorité, les opinions occidentales semblent d’ailleurs s’être habituées à l’horreur dans une sorte de résignation lâche et commode, encouragée par l'attitude ambiguë de leurs dirigeants. Les Palestiniens - et sans doute bientôt les Libanais - restent désespérément seuls face à la fureur israélienne et à une exaltation mystique nourrie en permanence par les USA. Le peuple juif est le peuple élu mais c’est aussi le représentant d’une civilisation occidentale menacée qui doit se battre contre l’axe du mal, “l’axe de la malédiction”, selon les termes de Netanyahou. Israël a le droit de se défendre et, ce faisant, elle défend nos valeurs communes contre la barbarie. Après tant de crimes, après la demande de mandat d’arrêt à l’encontre de Netanyahou par le procureur du Tribunal pénal international, la défense d’Israël ne semble toujours pas démonétisée. Nul doute que la célébration morbide du 7 octobre saturera les ondes et les écrans pour justifier, légitimer l’anéantissement de Gaza et la poursuite du conflit et pour perpétuer l’innocence quasi-ontologique d’Israël, bref pour réécrire à nouveau l’histoire sous la dictée de celui qui veut atteindre tous ces objectifs.
Il faut se prémunir du terrible péril islamqiue, il faut éradiquer le Hamas et le Hezbollah, il faut combattre inlassablement.
Il faut bombarder, bombarder sans relâche, semer la désolation et la terreur parmi des populations civiles.
Il faut continuer la fabrique de la haine et du terrorisme pour un conflit sans fin.