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Billet de blog 30 juin 2012

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Le côté socialiste de la force . . . et de l’impuissance

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Le côté socialiste de la force . . . et de l’impuissance

Nicole Bricq était sans doute beaucoup trop écologiste pour occuper le ministère de l’Ecologie, et la Commission du développement durable un outil d’investigation et de contrôle trop déstabilisant pour être présidé par un élu EELV. Les Verts connaissent désormais leur poids politique au sein de la majorité présidentielle et découvrent le côté socialiste de la force ! Quel que soit le pouvoir en place, la logique des institutions lamine les petits partenaires d’appoint : sans réelle capacité de nuisance et d’opposition, les élus d’EELV ne peuvent servir que leurs ambitions personnelles et incarnent selon la formule cinglante de Dany Cohn Bendit « l’insoutenable légèreté de l’arrivisme ». Il apparaît évident que, durant  les cinq ans qui viennent, les associations de défense de l’environnement ne disposeront d’aucun relais au sein du gouvernement Ayrault ; c’est cinq années supplémentaires de perdues pour engager notre société dans un modèle de développement privilégiant l’articulation entre le social et l’écologie.

Car le social ne semble pas devoir être mieux loti que l’écologie. Après l’annonce d’une hausse du SMIC limitée à 2%, la présidente du MEDEF, Laurence Parisot, doit faire preuve de beaucoup de retenue et de diplomatie pour cacher sa satisfaction. Il convient de ménager un pouvoir aussi compréhensif vis-à-vis du patronat : des éloges trop appuyés de sa part l’auraient immédiatement desservi auprès des autres partenaires sociaux. Laurence Parisot juge donc la décision du gouvernement « raisonnable » ; et « la patronne » des grands patrons aurait probablement pu dire « normale » tant elle était prévisible. 

Au sommet européen qui vient de s’achever, ce qui vient de se passer était également prévisible : la force socialiste a cédé « normalement » face à la puissance allemande. François Hollande s’apprête à soumettre au Parlement, pour ratification, le Pacte européen de stabilité budgétaire. Finalement, nous avons placé au mois de mai dernier à la tête de l’Etat français un gestionnaire rigoureux, inflexible et inamovible : la Commission européenne. Dans une Europe libérale endettée et  intégrée, toutes les décisions à venir seront sans surprise : la feuille de route est tracée et le contrôle assuré par les technocrates de Bruxelles. Nous allons vivre dans un monde calibré par les experts de la Commission, un monde très éloigné des préoccupations du plus grand nombre.

Malgré les  quelques annonces de modifications fiscales qui peuvent momentanément déplaire à quelques grandes fortunes, la France des nantis va très vite s’accommoder d’un pouvoir socialiste aussi sensible aux intérêts des grandes entreprises et des lobbies industriels et financiers. Après tout, un peu de « normalité » ne peut nuire aux affaires qui risquaient de pâtir des outrances et des crispations engendrées par un Président « hors norme ».  François Hollande est vraiment quelqu’un de « raisonnable », les bouleversements sociaux ne seront pas de son fait. Mais peut-être devront-ils être imposés par la rue . . .

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