En France, sous ce quinquennat où règne paraît-il un “ordre républicain” , un policier a donc estimé qu’il pouvait tirer à bout portant sur un jeune de 17 ans parce qu’il avait enfreint le Code de la route. Nahel était au volant d’une voiture puissante, il conduisait vite, évidemment sans permis, dans un couloir de bus, et au terme d’une course poursuite dans les rues de Nanterre, sa vie s’est arrêtée net. Tenu en joue, il a fait le mauvais choix, un choix fatal : celui de redémarrer. On n’en connaîtra jamais les raisons mais on peut aisément imaginer que, menacé par une arme, son discernement et son comportement aient pu être altérés et différents du citoyen lambda faisant l’objet d’un banal contrôle de police. En banlieue, les contrôles de police, ils connaissent, et certains finissent mal !
La mère du jeune Nahel , dévastée par la mort de son enfant, déclare devant les caméras de télévision qu’elle n’en veut pas à la police mais à l’homme qui a appuyé sur la gâchette. Sa réaction est compréhensible Son ressentiment trouve là un exutoire concret, sans doute préférable et plus évident qu’une abstraction. Mais demain, si rien ne change, une autre mère pleurera le décès ou les blessures graves d’un autre gamin de banlieue. Florian M, l’auteur du tir mortel, suspendu depuis sa mise en examen pour homicide volontaire, n’était pas une brebis galeuse au sein de la compagnie territoriale de la Sécurité routière des Hauts de Seine. Pour ses collègues, c’était même un policier exemplaire, titulaire d’une médaille de la sécurité intérieure, félicité à de nombreuses reprises, décoré pour acte de courage et de dévouement. Un policier exemplaire donc mais au sein d’une police qui est dangereuse car, insuffisamment formée, mal encadrée et gangrenée par des syndicats d’extrême droite. Cette police qui n’est pas au service des citoyens mais au service d’un Etat de plus en plus répressif ( car sinon, elle aurait eu un comportement différent pendant la période de lutte contre la réforme des retraites) fait preuve d’une violence systémique.
En France, c’est un fait, la police tue pour de simples refus d’obtempérer comme le relatent de nombreuses télévisions étrangères comme la BBC. D’une certaine manière, Florian M, était effectivement un policier exemplaire.
Et, avant toute autre chose, la police en France réprime et maltraite. Elle réprime les manifestants et les militants des associations ou des collectifs qui dénoncent les injustices flagrantes du système, elle maltraite en permanence les jeunes de banlieue qui subissent de plein fouet la violence de la fracture sociale.
Désormais, les cités des grandes villes sont toutes remplies de haine et d’adrénaline . Tous les symboles d’une République où beaucoup de jeunes ne trouvent pas leur place sont pris pour cible. C’est le grand défoulement, et, comme d’habitude, ce sont les classes les plus défavorisées qui en sont les premières victimes.
A Neuilly tout est calme. Pour combien de temps ?