Toutes les études scientifiques le démontrent : les pesticides utilisés par l'agriculture intensive se retrouvent dans notre environnement. Seule une infime quantité des biocides commercialisés pour traiter les semences et les cultures pénètre effectivement dans les parasites visés ( moins de 1%), le reste, c'est à dire la quasi-totalité, finit dans nos assiettes ou dans la nature. Les vents, les cours d'eau, les courants atmosphériques ou marins assurent une diffusion très large de ces produits et de leurs métabolites qui sont parfois très rémanents et ne sont dégradés que très lentement. On retrouve ainsi ces molécules toxiques dans le sol, dans l'air, dans l'eau de pluie, dans les nappes phréatiques et bien sûr dans les rivières et océans. Pas une seule contrée de la planète n'est épargnée. Le lien entre ces pollutions multiples et l'augmentation de l'incidence des cancers et maladies dégénératives dans la population ne fait plus de doute (La France qui est une grosse consommatrice de pesticides a un des taux de cancers les plus élevés au monde ). L'agriculture intensive n'est pas durable.
Et cette agriculture n'est pas non plus viable économiquement, elle vit sous perfusion, elle ne peut se maintenir que grâce à des aides massives de l'Etat.
Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, à la tête d'un domaine agricole de plus de 700 ha, encaisse chaque année environ 170.000 euros d'aide publique de la PAC et d'après l'association Terre de liens touche plusieurs fois, grâce à des montages juridiques, la surprime PAC allouée aux 52 premiers ha et destinée à soutenir en priorité les petites exploitations.
Mais pour Emmanuel Macron, François Bayrou, Annie Genevard et consorts, Arnaud Rousseau représente les agriculteurs. Le pouvoir fait donc des lois pour Arnaud Rousseau et ses acolytes, et fait croire à tout le monde que ces lois sont conçues pour défendre notre agriculture alors qu'elles ne sont là que pour la représentation, pour la façade, pour renforcer la performance, la productivité, la capacité exportatrice de quelques grandes exploitations alors que les petites fermes sont de plus en plus asphyxiées. La loi visant à lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur dite « loi Duplomb » est un exemple caricatural de ces lois iniques, réclamés par la FNSEA et la Coordination rurale, surfant démagogiquement sur la détresse des laissés pour compte. Ces syndicats majoritaires réussissent à entraîner derrière eux toute une armée d'agriculteurs suréquipés, surendettés, qui n'ont pas conscience de militer contre leurs intérêts et qui finissent pour certains suspendus au bout d'une corde ou rongés par un cancer.
L'agriculture paysanne, celle qui se destine avant tout à nourrir sainement les populations et les travailleurs de la terre sans épuiser les sols et dégrader l'environnement meurt à petit feu, étouffée par un modèle dominant soutenu par une technocratie irresponsable.
Pour quelles raisons des agriculteurs et des consommateurs soucieux de la qualité de leurs produits et de leur alimentation devraient-ils se voir imposer un modèle agricole mortifère par une minorité d'agro-industriels fanatiques recherchant par tous les moyens à augmenter leur productivité et leur rentabilité ?
Pour quelles raisons les intérêts de l'agro-industrie devraient-ils primer sur le bien-être des populations ?
Pour quelles raisons obérer l'avenir pour du profit à court terme ?
Pour quelles raisons devrions-nous tomber malades pour que le groupe Avril, dirigé par Arnaud Rousseau, puisse continuer à afficher des bénéfices confortables et satisfaire sa stratégie de développement pour 2030 où il est question de suivre « une trajectoire ambitieuse de croissance » qui « se traduit par des objectifs de performance à la fois financiers et extra-financiers », tout cela paraît-il pour « Servir la Terre », le slogan provocateur d'Avril ? (*)
Nous sommes toutes et tous concernés à des degrés divers par la confiscation de notre agriculture par des financiers sans scrupule. C'est le sens de la pétition lancée pour demander l'abrogation de la loi Duplomb. Il faut encore tenter de peser même si le régime macroniste prend un tournant de plus en plus totalitaire.
Les initiateurs et les défenseurs de la loi Duplomb nous volent et nous tuent, ils n'ont aucune éthique, aucun principe, il convient de se liguer pour les empêcher de nuire.
Les parlementaires qui ont voté cette loi et qui fustigent aujourd'hui les signataires de la pétition sont des criminels qui agissent avec préméditation et en toute connaissance de cause car les avis des instances scientifiques sont sans aucune ambigüité. Ils le font en toute impunité car ils savent aussi que les futures victimes de cette loi ne pourront établir clairement leur responsabilité, il est quasiment impossible d'attribuer la survenance d'un cancer ou d'une maladie dégénérative à une cause précise. Ils seront en quelque sorte ni responsables, ni coupables .
Devant la loi peut-être mais certainement pas devant l'opinion publique !