L’année 2022 s'achève, et ce fut encore une drôle d’année, une de celle qui vous font douter de l’avenir de l’humanité, une année chaude, très chaude même, notamment en France où tous les records de température ont été battus, les fêtes de fin d’année sont célébrées une nouvelle fois au balcon.
Une année 2022 marquée aussi par la guerre en Ukraine qui s’est enkystée au coeur de L’Europe, qui oppose des puissances disposant de l’arme nucléaire et qui menace à tout moment de dégénérer.
Entre le péril climatique et le péril d’une aggravation de la crise ukrainienne qui pourrait déboucher sur une confrontation directe entre l’OTAN et la Russie, l’humanité apparaît prisonnière de politiques décidées par une poignée d’irresponsables criminels. Elle est prise en otage, spectatrice de sa déchéance et incapable de réagir collectivement de façon coordonnée et efficiente.
De tous temps, les peuples ont été dirigés par des leaders arrogants, animés par un besoin de domination et de puissance. Aujourd’hui, les outils dont disposent l’oligarchie au pouvoir pour asseoir et conforter sa domination et sa puissance dépassent l’entendement humain, ils ne sont plus maîtrisés
Les USA et les nations européennes, par leurs postures, leurs déclarations, leur engagement inconditionnel aux côtés de l’Ukraine cèdent de plus en plus à une logique purement militaire, ils abandonnent le terrain diplomatique et paraissent exclure la moindre concession vis-à-vis de la Russie. En augmentant sans arrêt leurs livraisons d’armes, il donne au Président Zelensky le sentiment qu’il peut finir par l’emporter en récupérant la Crimée dans une escalade de plus en plus périlleuse.
La lutte contre le dérèglement climatique présente cette spécificité d’être sans cesse déclarée, et dans des termes de plus en plus volontaristes, mais jamais réellement engagée avec les moyens qui lui permettrait d'être réellement efficace.
Chaque année, la liste des les événements climatiques extrêmes s’allonge, déclenchant des commentaires souvent alarmistes, mais tous ces avertissements ne forment finalement qu’un grésillement impuissant et inutile qui ne parvient pas à modifier la musique d’ensemble qui est avant tout un hymne à la croissance. Les images furtives du chaos qui approche n’impriment pas encore suffisamment notre conscience Et la raréfaction, voire la disparition d’espèces animales ou végétales, la fragilisation de tous les écosystèmes, se font à bas bruit, insidieusement.
Il est quasiment admis désormais que le réchauffement climatique ne pourra pas être limité à 1,5 ° mais les politiques continuent malgré tout à brandir cet objectif, à s’accrocher à cette balise médiatique car il est important de faire comme si, de laisser les populations croire que tout demeurera sous contrôle, afin que rien ne change fondamentalement.
Tous les dirigeants du monde occidental ont décidé de mener la bataille contre le réchauffement climatique avec pour seule arme la technologie, refusant d’utiliser véritablement l’arme de la sobriété, celle qui consisterait à dissuader les gens de consommer toujours plus : la décroissance, cette arme de dissuasion massive, seule capable de gagner la bataille du climat ne sera pas employée volontairement. Lorsque la décroissance surviendra, une décroissance subie notamment par les plus pauvres et imposée par un environnement devenu par trop hostile, ce sera trop tard. Le chaos s’installera dans la violence et le souffle d’une nature trop longtemps martyrisée nous balayera.
Le hiatus entre les discours de nos gouvernants et leurs actions concrètes est stupéfiant. Plus sidérant encore est le fait que beaucoup d’entre eux aient été élus démocratiquement.
Nous quittons l’année 2022 avec un horizon 2023 chargé de lourds nuages et avec le sentiment que le temps presse. Mais il ne semble pas que nous ne disposions des motivations et outils capables d’éclaircir notre horizon.