Que retenir de cette année 2024 ? Quels ont été les faits marquants de l’actualité nationale et internationale ?
Un certain nombre viennent immédiatement à l'esprit : l'anéantissement de Gaza par l’armée israélienne, la montée du populisme et des partis d’extrême droite dans tous les pays européens, la dissolution de l’Assemblée nationale suivie de la forfaiture tranquille et persistante d’Emmanuel Macron refusant d’admettre le résultat des urnes et son désaveu par le peuple français, la généralisation de la répression violente du mouvement écologiste avec l’apparition du concept d’éco-terrorisme visant à discréditer une défense active et résolue du vivant dans l’opinion publique, la révolte des Kanaks, le nouveau record de chaleur et d’élevation de la température moyenne du globe par rapport à l’ère préindustrielle, l’élection de Donald Trump, l’enlisement de la guerre en Ukraine, le fiasco de la COP 29 ou l’indigence des mesures adoptées lors de la COP16 sur la biodiversité, la catastrophe de Mayotte, la chute du régime Assad, etc.
Une série d'événements nationaux et internationaux ont jalonné l’actualité. Certains peuvent être considérés comme positifs comme la libération de la Syrie mais il ne fait aucun doute que le tableau d’ensemble est particulièrement sombre, donnant à cette année 2024 une résonance sinistre.
Sur le plan intérieur, les communicants du pouvoir ou les imbéciles heureux choisiront de mettre en avant le succès des Jeux olympiques ou la restauration achevée de Notre Dame mais l’exploitation éhontée et caricaturale de ces deux événements ne peut masquer l’ampleur de la crise systémique qui touche la société française.
Et tout cela risque fort de n’être qu’un prélude car le système économique et politique en place ne nous offre aucun motif d’espérance, il nous plonge au contraire chaque jour un peu plus dans la désespérance.
il ne s’agit pas là d’une posture de grincheux choisissant de se lamenter systématiquement, dans une sorte de délectation malsaine, sur le verre à moitié vide plutôt que d’envisager les choses de façon positive : si l’on opte pour la préservation de la vie et non pas pour le développement des choses mortes, le verre n’est pas à moitié plein, il continue de se vider et de plus en plus vite. L'optimisme est désormais synonyme d'aveuglement et il n’est plus question de positiver, Il nous faut au contraire trouver d’urgence les ressources et les moyens de résister plus efficacement à la destruction accélérée du vivant
Dans le livre entretien intitulé “ La violence oui ou non “ le philosophe Günther Anders livre cette réflexion au sujet de la stigmatisation d’une résistance violente par les tenants de l’ordre établi : “ La paix n'est pas un moyen à mes yeux, c’est une fin. Elle ne peut être un moyen parce qu’elle est la fin par excellence. Je ne supporte plus que nous restions là, les bras croisés alors que nos vies et celles de nos semblables sont menacées par des personnes violentes : je ne supporte plus que nous hésitions à répondre à la violence par la violence. Le vers de Holderlin, si prisé par les beaux parleurs : “ là où croît le péril croît aussi ce qui sauve” est tout simplement faux. Ce qui sauve n’a crû ni à Auschwitz ni à Hiroshima. Notre devoir est d’ajouter le principe suivant au nombre de ceux qui peuvent sauver : il faut détruire la menace en menaçant les destructeurs”
De façon plus triviale et pour paraphraser un ancien ministre de l'Intérieur de sinistre mémoire ne serait-il pas temps de terroriser les vrais terroristes ?
En attendant, il nous faudra vraiment un réveillon bien arrosé pour fêter la nouvelle année et oublier tous les mauvais présages charriés par cette année 2024.